Biologie médicale : une situation critique selon la profession
Face à des décisions tarifaires unilatérales, les biologistes alertent sur les conséquences d’un affaiblissement durable de leur secteur. Le temps presse pour éviter une rupture du modèle.
Biologie médicale française : un modèle à sauver
Entre 2023 et 2024, les tarifs des actes de biologie ont chuté de 18,3 %, indique le Syndicat des biologistes dans un communiqué de presse du 3 juin 2025. Cette baisse fait suite à un recul de 20 % entre 2014 et 2022. Pourtant, cette spécialité, qui ne pèse que 1,3 % du budget total de la CNAM, assure chaque jour la prise en charge de 500 000 patients avec une qualité certifiée par accréditation. La profession a déjà optimisé ses pratiques : concentration des structures, automatisation poussée, suppression d’actes peu pertinents…
Mais les marges sont désormais à leur plus bas niveau, avec une rentabilité divisée par deux en un an. L’EBITDA, souvent utilisé à tort comme indicateur de santé financière, ne reflète ni les investissements imposés en cybersécurité, ni les contraintes réglementaires croissantes. La situation devient critique : des laboratoires entrent en procédure de sauvegarde et la menace d’une dégradation du service médical rendu devient réelle.
Sortir d’une logique purement budgétaire
La biologie médicale ne peut plus être gérée par des coupes linéaires sans vision stratégique. Les biologistes demandent une revalorisation tarifaire, la reconnaissance des missions non facturées et un dialogue constructif avec les autorités. Préserver ce maillon essentiel du parcours de soins, c’est garantir un accès équitable, rapide et fiable aux diagnostics. Il y a urgence à agir.