Mobilisation des soignants libéraux : le point sur la situation
Malgré l’unité historique de quatorze syndicats sous la bannière des #SoignantsTrahis, le gouvernement persiste à ignorer leurs revendications, alimentant une colère profonde dans un contexte où l’accès aux soins de proximité est déjà menacé.
Mobilisation des soignants libéraux : un signal fort ignoré
La manifestation du 1er juillet a rassemblé une large part du corps médical et paramédical libéral, déterminé à défendre le respect des accords conventionnels. Dans un communiqué publié au lendemain de la mobilisation, le collectif #SoignantsTrahis dénonce le choix du gouvernement de geler les revalorisations tarifaires, malgré les engagements pris.
Cette décision s’inscrit dans un contexte budgétaire jugé arbitraire par les syndicats : alors que les établissements hospitaliers reçoivent une enveloppe de 33 milliards d’euros, les soignants libéraux constatent l’absence totale de mesures en leur faveur. Ce déséquilibre alimente un sentiment de mépris à l’égard des praticiens de ville, pourtant garants de l’accès aux soins de premier recours pour des millions de patients.
Les quatorze syndicats signataires rappellent qu’ils ont proposé des pistes concrètes pour optimiser le système de santé : renforcement de la prévention, pertinence des actes, meilleure organisation des parcours de soins. Mais ces propositions se heurtent à une fin de non-recevoir.
Pour les représentants syndicaux, ce blocage illustre le refus persistant d’un véritable dialogue conventionnel. La fracture entre soignants de terrain et tutelles ministérielles semble désormais consommée. Face à cette fin de non-recevoir, le mot d’ordre est clair : la mobilisation se poursuivra tant que les engagements ne seront pas respectés.
Un mouvement qui s’inscrit dans la durée
Au lendemain de ce rassemblement, les organisations syndicales réaffirment leur détermination à poursuivre le combat. La grève des chirurgiens-dentistes, tout comme la mobilisation des soignants libéraux et des pharmaciens, révèle une contestation qui ne se limite pas à une question de tarifs : elle cristallise un malaise plus profond sur la place du soin de ville dans la stratégie nationale de santé.
Alors que l’hôpital public absorbe la majeure partie des budgets, la médecine de ville reste le parent pauvre, bien qu’elle constitue un pilier de proximité indispensable pour désengorger les urgences et garantir une prise en charge rapide des patients. Les syndicats pointent aussi la lassitude des soignants, déjà fragilisés par la crise sanitaire et confrontés à une surcharge administrative croissante.
Sans perspective de revalorisation, la profession redoute une aggravation des désertifications médicales et une fuite des jeunes praticiens vers d’autres modes d’exercice. Pour l’heure, le collectif #SoignantsTrahis appelle à maintenir la pression et à multiplier les actions locales et nationales.