La photobiomodulation
Le fondement de l’orthodontie repose sur le déplacement des dents, un processus rendu possible grâce au remodelage de l’os alvéolaire, principalement sous l’action des ostéoclastes et des ostéoblastes. Depuis de nombreuses années, chercheurs et praticiens tentent de moduler ces mécanismes afin de raccourcir la durée des traitements orthodontiques en accélérant le mouvement dentaire. Certaines approches comme les vibrations mécaniques – déjà reconnues en orthopédie et dans la consolidation des fractures osseuses – ont été utilisées. D’autres méthodes, comme les corticotomies alvéolaires, bien qu’efficaces, restent invasives.
Plus récemment, la photobiomodulation (PBM) a suscité un intérêt croissant pour son rôle potentiel dans la stimulation du mouvement dentaire via des mécanismes de régénération cellulaire.
La PBM correspond à la modulation de l’activité cellulaire par exposition à des photons d’une certaine longueur d’onde dans le spectre lumineux visible. Elle permettrait un équilibre optimal entre la prolifération et la mort cellulaire programmée (mitose et apoptose). Les photons utilisés en PBM traversent les tissus jusqu’aux mitochondries des cellules ciblées, où ils stimulent l’enzyme cytochrome c oxydase. Cette activation entraîne une augmentation de la production d’ATP, favorisant ainsi la réparation et la régénération des tissus.
Les effets biologiques sont variés et parfaitement applicables au domaine dentaire :
- effet régénératif : stimulation de la reconstruction des tissus mous et osseux à partir de cellules souches adultes,
- effet antalgique résultant de la modification des potentiels membranaires des nocicepteurs et de l’action sur les neuromédiateurs,
- stimulation des fibroblastes, qui se transforment en myofibroblastes favorisant la réparation tissulaire,
- conversion des prostaglandines en prostacyclines, aux effets anti-inflammatoires,
- modulation du collagène dans le tissu conjonctif, favorisant la régénération,
- augmentation de la synthèse d’ATP, source d’énergie cellulaire,
- effet anti-inflammatoire général.
L’effet antalgique et les propriétés régénératives des tissus offrent des bénéfices intéressants en orthodontie, tant pour atténuer les douleurs liées à la pose des dispositifs (aligneurs ou brackets) que pour favoriser une accélération du déplacement dentaire.
La photobiomodulation (PBM) peut être appliquée à l’aide de deux dispositifs : la Milta (Fig.1) destinée à une action globale sur la cavité buccale, notamment dans le cadre des traitements par aligneurs, et la pièce à main Flat Top AB2799, adaptée à une intervention ciblée, par exemple sur une dent incluse.
Fig.1 : Photobiomodulation par la Milta.
Une séance de photobiomodulation (PBM) par Milta peut être envisagée après la pose des appareils pour atténuer la douleur pouvant survenir dans les heures ou jours suivants. En ce qui concerne les aligneurs, il est possible d’instaurer un planning de séances de PBM à chaque changement de gouttière, afin de favoriser la régénération cellulaire et ainsi optimiser l’accélération du déplacement dentaire.

Fig.2: Pièce à main Flat Top.

Fig.3 : La Flat Top montée sur le laser Wiser 3.
Développée par le professeur Alberico Benedicenti de l’université de Gênes, en partenariat avec Doctor Smile, la pièce à main Flat Top AB2799 est un dispositif capable de délivrer une énergie optimale et uniforme sur une surface de 1 cm2. Cette technologie, basée sur un laser diode modulé, permet une stimulation accrue de la production d’ATP et de protéines (Fig.4), ce qui favorise à la fois une action anti-inflammatoire et une régénération cellulaire à visée bio-stimulante. Elle peut être utilisée pour traiter des zones de la cavité buccale et de la région péribuccale, en postopératoire (extractions, chirurgie implantaire), ainsi que dans le cadre de traitements gingivaux de décontamination ou de régénération.

Fig.4 : Synthèse d’ATP par la Flat Top.
La Flat Top offre une large gamme de traitements non invasifs pour différentes complications rencontrées en dentisterie, telles que les gingivites, parodontites, péri-implantites, gingivectomies, caries profondes ; ou encore les dents incluses en favorisant le remodelage osseux indispensable à la progression de la dent jusqu’à son arrivée sur arcade.
