Aborder sereinement le traitement des cas d’usure
La gestion des cas d’usure a déjà fait couler beaucoup d’encre. À force de lire des articles, de voir des posts sur les réseaux sociaux ou d’assister à des conférences, on a l’impression d’avoir fait le tour du sujet. Pourtant, lorsque la situation clinique se présente au cabinet, bon nombre d’entre nous ne sont pas à l’aise pour la prendre en charge. Pourquoi une telle dichotomie ? À mon sens, il y a une chose qui est rarement dite, c’est que la gestion des cas d’usure est difficile. On voit régulièrement des avants/après avec un « effet waouh », des sourires usés qui deviennent sublimes, tout cela en trois étapes… C’est vrai. Mais c’est difficile, voire très difficile.
Concevoir le plan de traitement est difficile : comment augmenter la DV ? quel matériau utiliser ? par où commencer ?
Organiser ses séances est difficile : est-ce que trois étapes veut dire trois séances ?
Réaliser le plan de traitement est difficile : comment préparer pour que le prothésiste ait de la place sans non plus trop préparer pour rester dans une dentisterie a minima ? Est-ce que j’utilise une technique directe, indirecte ? Est-ce que je dois vraiment faire des facettes ?
Coller est difficile : la gestion des cas d’usure fait appel à tout l’éventail de la dentisterie adhésive. Non seulement on doit coller sur de la dentine sclérotique qui est spécifique mais en plus on doit coller à différents matériaux de restauration. Il faut pouvoir bien isoler, se rappeler de tous les protocoles, vérifier les modes d’emploi si jamais on a un nouveau produit d’assemblage dans nos tiroirs…
Assurer le suivi est difficile : comment éviter les casses alors que le patient a réussi à user ses propres dents ? Est-ce que je dois faire une gouttière ? si oui comment ?
Alors oui, c’est difficile. Mais pas insurmontable. La clé est dans la compréhension et l’analyse du cas. On maîtrisera toujours mieux une donnée qu’on a comprise plutôt qu’apprise.
Dans cette master class spéciale sur les usures, on prendra un cas clinique et on le décortiquera ensemble. Mon but est de vous emmener à l’intérieur de ma tête lorsque je dois construire le plan de traitement et organiser mes séances cliniques. C’est toujours bien d’apprendre de ses erreurs, mais c’est nettement plus agréable d’apprendre de celles des autres. Je vous ferai donc part de chaque piège qui s’est présenté pour que, de retour au cabinet dentaire, vous puissiez les éviter et aborder sereinement le traitement des cas d’usure.