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Douleurs lombaires et cervicales : la FDI publie un guide pratique 

En l'honneur de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, la FDI a publié un guide pratique pour aider les chirurgiens-dentistes à adopter de meilleures postures au quotidien. 

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 29 avril 2021

Douleurs lombaires et cervicales : la FDI publie un guide pratique 

“Les professionnels de la santé bucco-dentaire sont confrontés à de nombreux risques au travail : infection par des bactéries pathogènes, exposition à des substances chimiques ou à des rayonnements, entre autres, mais aussi à des troubles musculosquelettiques dus à une posture de travail inappropriée souvent peu prise en compte”. À l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail mercredi 28 avril, la Fédération dentaire internationale (FDI) a publié un guide pratique de six pages sur l’ergonomie et les postures pour les dentistes et équipes dentaires. Des recommandations d’autant plus utiles que selon ses données, aux États-Unis 65 % des praticiens souffriraient de douleurs lombaires et 67 % de douleurs cervicales, contre respectivement 26,8 % et 14 % de la population globale.

“Le risque de développer des troubles musculosquelettiques est plus élevé lorsque lorsqu’on ne tient pas compte des bons principes ergonomiques. Ce faisant, les professionnels de la santé dentaire risquent de compromettre leur expertise technique pendant les procédures. Cela peut conduire à une limitation de certaines procédures, à un raccourcissement potentiel de la carrière et, dans le pire des cas, à une réduction de la productivité. Et, dans le pire des cas, à des blessures qui peuvent mettre fin à leur carrière”, rappelle la FDI. Ces problèmes ont généralement tendance à s’aggraver au fil des ans. Les femmes sembleraient par ailleurs plus touchées par des douleurs en haut du corps.

Dans son guide, la Fédération dispense donc des conseils pour bien se positionner. Concernant la tête, dans l’idéal, la ligne interpupillaire devrait être alignée horizontalement à un maximum de 15 à 20 degrés. Pour ce qui est du torse, l’axe longitudinal doit être vertical. Il favorise les courbes naturelles de la colonne vertébrale (lordose cervicale, cyphose thoracique, lordose lombaire). “Si nécessaire, le dossier de la chaise peut être positionné pour fournir un soutien lombaire.” Pour ne pas avoir mal en haut des bras, au niveau des coudes et des épaules, étendez les bras sur les côtés, faites en sorte que les coudes ne dépassent pas et placez votre avant-bras devant le corps. Les épaules sont orientées au-dessus des hanches. Les poignets doivent quant à eux être maintenus “dans une position neutre”, soit droits.

Patients, assistantes, équipements… tout est à prendre en compte

Les doigts “doivent être maintenus au niveau du point de traitement, à une hauteur qui est confortable et qui permet de voir clairement la procédure en cours.” Au niveau de l’assise, asseyez-vous à la hauteur des genoux, les hanches légèrement plus hautes que les genoux. Inclinez le tabouret de l’opérateur légèrement vers le bas. Concernant les pieds, assurez-vous être bien à plat sur le sol et pensez à prévoir des chaussures (et des vêtements confortables) pour faciliter vos mouvements.

Mais, pour éviter les douleurs, il s’agit également d’installer le patient correctement et de placer ses équipements de façon ergonomique. Le guide donne des conseils pour les disposer au mieux, selon que l’on travaille à quatre mains ou seuls. S’ensuivent des recommandations pour la position de l’assistante dentaire et le choix des instruments en lui-même.

Bientôt des recommandations sur la santé mentale et le bien-être

“Ces nouvelles lignes directrices soulignent l’importance de l’ergonomie sur le lieu de travail dentaire. Elles fournissent des conseils sur la façon de trouver un équilibre entre le maintien d’une bonne posture et la fourniture d’un traitement efficace”, détaille la FDI dans un communiqué.

“La prochaine phase du projet “Santé et sécurité” portera sur la santé mentale et le bien-être”, est-il précisé.

Dirigée par l’Organisation internationale du travail (OIT), la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail a pour but de mettre au point des stratégies pour renforcer les systèmes nationaux de sécurité et de santé au travail. L’objectif à terme étant de “développer la résilience, pour faire face aux crises actuelles et futures, en s’appuyant sur les leçons apprises et les expériences du monde du travail.”