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PALÉO - L’homme moderne arrivé en Europe plus tôt que prévu

Les premiers hommes modernes (Homo sapiens) seraient arrivés en Europe il y a environ 45 000 ans, soit plusieurs millénaires avant la date communément admise jusqu’ici.

Par la rédaction, publié le 30 décembre 2011

PALÉO – L’homme moderne arrivé en Europe plus tôt que prévu

Fruit d’une collaboration entre treize équipes européennes, à laquelle participent deux chercheurs français du CNRS et de l’Université Bordeaux 1, ce résultat s’appuie sur de nouvelles analyses de deux dents de lait découvertes il y a une cinquantaine d’années dans une grotte préhistorique italienne, et qui avaient été attribuées à tort à des Néanderthaliens. Ces restes humains, datant d’il y a environ 45 000 ans, s’avèrent appartenir à Homo sapiens.

Ils constituent les plus anciens témoignages d’hommes modernes européens connus à ce jour. Publiés le 3 novembre dans la revue Nature, ces travaux apportent de nouveaux éléments pour mieux comprendre la diffusion des premiers hommes modernes en Europe, ainsi que la période de « transition », allant de leur arrivée en Europe à la disparition des Néanderthaliens.

Selon l’hypothèse la plus largement partagée à ce jour, la disparition de l’homme de Néanderthal, qui a vécu en Europe pendant plus de 200 000 ans, aurait un lien avec l’arrivée sur ce même continent des hommes anatomiquement modernes (Homo Sapiens). Encore largement débattue dans la communauté scientifique, la question complexe de leur extinction vient de recevoir de nouveaux éléments de réflexion, grâce à une collaboration scientifique européenne qui s’est intéressée à deux dents de lait retrouvées par M. Palma di Cesnola (Université de Sienne), dans la Grotta del Cavallo, située près de la petite ville d’Uluzzo, au sud de l’Italie.

De nouvelles analyses effectuées par une équipe internationale impliquant deux laboratoires français viennent contredire ces précédentes conclusions. Les reconstructions en 3D, issues d’enregistrements par microtomographie RX, des restes humains de Cavallo ont été comparées à un large échantillon de dents néanderthaliennes et modernes. En analysant les paramètres de leur structure interne et externe (en particulier l’épaisseur de l’émail et le contour des couronnes dentaires), les chercheurs ont mis en évidence que les deux dents de Cavallo appartenaient à des hommes modernes.

D’autre part, la datation au carbone 14 par méthode AMS sur des coquilles perforées, issues des mêmes niveaux archéo-logiques que les dents, a montré que ce matériel serait vieux d’environ 43 000 à 45 000 ans. Ces résultats indiquent une arrivée plus précoce d’Homo sapiens en Europe. Ils confirment la longue période de coexistence des hommes modernes avec les Néanderthaliens.