Affaire Dentexia : les victimes toujours dans l'attente d'un procès
L'association de victimes La Dent Bleue doute qu'un procès s'ouvre un jour sur l'affaire des centres dentaires low cost.
L’association La Dent Bleue se déclare ” très inquiète quant à la tenue d’un procès dans l’affaire Dentexia “, dans un communiqué, avant sa rencontre avec le juge d’instruction en charge du lourd dossier. Les centres dentaires low cost Dentexia ont escroqué et mutilé des milliers de patients entre 2012 et 2015. L’affaire constitue un scandale sans précédent dans le segment dentaire en France avec, selon les chiffres de l’association, 4 000 victimes et 2 000 plaintes au pénal.
Un groupe de trois victimes de Dentexia, membres du conseil d’administration de La Dent Bleue, sera reçu par le juge en charge du volet sanitaire de l’enquête, le 3 mai prochain. L’association qui représente la patientèle du secteur dentaire craint cependant l’abandon de la qualification de mutilations volontaires, voire ” la prononciation d’un non-lieu, ce qui serait catastrophique “.
Extractions et dévitalisations abusives
Un motif d’inculpation qui, s’il était délaissé ” serait incompréhensible eu égard au nombre de victimes de Dentexia ayant subi des extractions et des dévitalisations abusives “, soutient l’association de défense des usagers des soins dentaires. Une décision qui empêcherait les victimes d’ouvrir un dossier auprès de la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI). Un empêchement jugé par La Dent Bleue comme dramatique pour nombre d’entre elles ” au plan financier mais aussi psychologique “.
Reste qu’à la suite d’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) en 2016, une aide exceptionnelle, d’un montant de 1,5 million d’euros, a été versée aux chirurgiens-dentistes acceptant de reprendre les chantiers dentaires, par le biais du Fonds national d’action sanitaire et sociale (Fnass) de la Caisse nationale d’Assurance Maladie. Mais de nombreux patients n’ont pas eu l’opportunité d’en bénéficier, du fait de clauses d’octroi strictes. Des victimes qui attendent que soit reconnu ” le fait d’avoir souffert, d’avoir été mutilé, abusé, escroqué “, souligne l’association La Dent Bleue.