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Après 9 ans d'errance médicale, on lui diagnostique sa ménopause… chez le dentiste!

Au Royaume-Uni, le collectif Menopause Mandate, a dénoncé le manque de sensibilisation des médecins à la ménopause lors d'une intervention au Parlement le 13 juin.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 24 juin 2022

Après 9 ans d’errance médicale, on lui diagnostique sa ménopause… chez le dentiste!

Toutes les femmes du monde sont concernées un jour ou l’autre par la ménopause. Et pourtant, les médecins sont loin d’être suffisamment sensibilisés à ce phénomène naturel, a alerté le collectif de femmes Menopause Mandate, composé de députées, médecins et célébrités britanniques, au Parlement le 13 juin. Lors d’un débat animé par la mannequin Penny Lancaster, une certaine Lucinda a notamment témoigné avoir dû attendre près de dix ans avant que sa ménopause ne soit diagnostiquée… par un dentiste.

Lucinda, dont on ignore l’âge actuel, a 41 ans quand elle se met à souffrir de « sueurs nocturnes, un brouillard cérébral, des problèmes intestinaux, des otites et d’autres maladies inexpliquées », rapporte The Independent. Soupçonnant un début de ménopause, elle se rend chez son médecin traitant dans le but de soulager ses douleurs. En vain. Lucinda consulte « environ huit fois » avant de finalement abandonner, raconte-t-elle devant les députés.

Pendant des années, la malheureuse souffre de sécheresse vaginale, de troubles du sommeil, de sautes d’humeur, de bouffées de chaleur et prend du poids, détaille-t-elle, regrettant que ces symptômes aient été « balayés » par son médecin de famille.

 

Venue pour une gingivite, repartie avec un diagnostic de ménopause

 

Neuf ans après le début de ces manifestations, Lucinda se rend chez le dentiste pour cause de gingivite. C’est là que le praticien pose le diagnostic qu’elle attendait depuis près d’une décennie, lui permettant enfin d’accéder à un traitement adapté. « Je suis allée chez le dentiste qui m’a dit que ma maladie des gencives était liée à une baisse des niveaux d’œstrogènes », se souvient-elle. Le professionnel lui explique alors que cela été fréquent chez les femmes à l’approche de la cinquantaine et souvent annonciateur de la ménopause.

À la suite de quoi, la patiente peut enfin se voir prescrire un traitement hormonal substitutif (THS). Ce dernier consiste à administrer des hormones naturelles (œstrogènes, progestérone, parfois les deux) pour remplacer celles que les ovaires ne peuvent plus produire d’eux-mêmes une fois la ménopause arrivée.

Fort de ce témoignage, le groupe Menopause Mandate en a profité pour demander à ce « que les médecins généralistes et les autres travailleurs de la santé soient “adéquatement éduqués” sur la ménopause et prescrivent ainsi les traitements appropriés ». « Nous ne pouvons pas nous attendre à ce que les médecins généralistes sachent tout, mais nous voulons que chaque médecin généraliste ait des connaissances de base », a insisté le Dr Juliet Balfour, spécialiste de la ménopause au Royaume-Uni.

 

Des symptômes divers et variés

 

La ménopause caractérise la période de la vie d’une femme où ses règles cessent définitivement car les ovaires arrêtent leur sécrétion hormonale. C’est une étape désagréable qui engendre divers problèmes tels que des bouffées de chaleur, des insomnies, de la fatigue, de la sécheresse vaginale, des troubles génito-urinaires, une prise de poids, et, surtout le risque de développer certaines maladies. La ménopause a tendance à augmenter le risque de troubles cardiovasculaires ou d’ostéoporose (perte osseuse). Elle est précédée de la périméopause, qui survient le plus souvent aux alentours de 47 ans pour durer environ quatre ans. Cette phase se manifeste par des règles irrégulières, des seins tendus et une humeur irritable quelques jours avant ainsi que les premières bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. Ce dont souffrait donc Lucinda quand son médecin généraliste a ignoré ses douleurs.