Au Canada, les dentistes formés à l'étranger manifestent
Au Canada, les praticiens formés à l'étranger disent se heurter à beaucoup trop d'obstacles pour pouvoir exercer.
« Ce qu’ils exigent de nous surpasse de loin ce qu’ils demandent des dentistes formés au Canada ». A Toronto (Canada), les dentistes canadiens formés à l’étranger manifestent, rapportait Radio-Canada le 6 février. Leur grief : se heurter à une série d’obstacles pour faire reconnaître leurs compétences dans leur mère patrie. Munis de pancartes aux slogans « Laissez nous travailler » ou « Tout ce qu’on demande c’est une évaluation équitable », ils demandent au Bureau national d’examen de la dentisterie de modifier le coût, le nombre et la difficultés des examens qu’ils doivent passer.
Pour pouvoir exercer au Canada, ils doivent compléter un processus d’équivalence administré par le Bureau national d’examen dentaire du Canada (BNED). « Cela inclut trois examens et des milliers de dollars en frais », explique Radio-Canada. Il s’agit de sept épreuves cliniques et dix mises en situation.
Selon le BNED, moins de la moitié des étudiants inscrits au premier examen ont une note suffisante pour passer. « En 2022, le taux de réussite du troisième examen était de 14 % », révèle le média.
Bientôt une pénurie de chirurgiens-dentistes au Canada ?
Des chiffres qui risquent de poser problème très vite puisque, d’après le Système de projection des professions au Canada, entre 2019 et 2028, 12 000 postes en dentisterie s’ouvriront pour seulement 7 000 praticiens à la recherche d’un travail. Il faut donc s’attendre à une pénurie de main d’œuvre au niveau national.
Pour répondre à ce dilemme, le président de l’Association canadienne des dentistes formés à l’étranger (ITDAC), Luca Salvador, aurait tenté de rencontrer le BNED pour évoquer le processus d’équivalence. En vain. « Nous avons proposé des solutions qui ne coûteraient rien et qui pourraient être implantées avec un simple vote », déclare-t-il à Radio Canada. Il avance notamment l’idée d’augmenter le nombre de places pour les examens et de revenir à une formule acceptant une certaine marge d’erreurs dans la troisième évaluation.
En outre, il souhaiterait que le BNED vérifie si les dentistes formés au Canada seraient bien capables de passer de tels examens. Et Lucas Salvador de conclure : « Ils affirment que d’après leurs normes, 100 % des diplômés canadiens devraient être en mesure de réussir ces évaluations sans préparation. Mais ils ne l’ont jamais démontré. »