Centres de vaccination Covid-19 : baisse des rémunérations des libéraux de santé

Avec 68% de la population française entièrement vaccinée contre la Covid-19, la campagne de vaccination s’est largement ralentie et les centres ferment progressivement leurs portes. Aussi, le ministère de la Santé a décidé d’abaisser la rémunération forfaitaire des professionnels libéraux intervenant dans ces structures pour encourager les injections dans les cabinets et officines à partir du 8 novembre. Cette évolution, relayée le 29 octobre par la Direction générale de la santé (DGS)  dans un « DGS Urgent » « vise à rapprocher les rémunérations proposées en centre de vaccination des niveaux de rémunération de droit commun, et à limiter ainsi les effets d’éviction actuellement observés au détriment d’autres actes de prévention et de soins”. Les tarifs de la demi-journée de vacation “classique” (semaine et samedi matin) diminueront de près de 23 à 25% pour l’ensemble des libéraux.

Pour les chirurgiens-dentistes, la demi-journée d’activité d’une durée minimale de quatre heures passe à 212 euros au lieu de 280 tandis que la demi-journée d’activité le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés sera désormais de 272 euros contre 300 avant. Si l’intervention dure moins de quatre heures, le forfait sera de 53 euros de l’heure alors qu’il était de 70. Enfin, le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés, alors que le praticien touchait 75 euros de l’heure, il sera maintenant rémunéré 68 euros de l’heure.

Comme les praticiens, en semaine et le samedi matin, pour une demi-journée de travail, les sages-femmes et les pharmaciens perdront 68 euros. Les infirmières souffriront quant à elle d’une baisse de 52 euros.

Des médecins en colère

Mais c’est pour les médecins que la réduction de tarifs est la plus conséquente. Pour une demi-journée d’activité de quatre heures minimum, ils seront désormais payés 320 € au lieu de 420. Leur forfait à l’heure passe quant à lui de 80 à 105 euros. La demi-journée d’activité le samedi, le dimanche et les jours fériés est désormais tarifée 420 €, contre 460 € avant, tandis que le forfait pour ces jours-là passe de 115 à 105 € de l’heure.

Les médecins n’ont donc pas tardé à exprimer leur mécontentement. “Cette politique désincitative est d’une extrême maladresse“, s’indigne Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF, coordonnateur départemental des centres de vaccination de la Mayenne, cité par Egora. “L’image renvoyée à ces professionnels qui ont quitté leur cabinet, qui ont dégagé du temps pour remplir une mission supplémentaire est déplorable. Pour faire le même travail, ils seront moins rémunérés… Si c’est ça le remerciement, le risque est qu’ils arrêtent, que des centres ferment et que des territoires aient des difficultés d’accès à la vaccination.” Chose qui pourrait poser problème en cas de généralisation de la troisième dose à l’ensemble de la population.

En revanche, les rémunérations des professionnels de santé salariés ou agents publics, des retraités ou des étudiants en centre de vaccination, ne bougent pas. Ainsi, les étudiants en deuxième cycle continueront d’être payés, pour chaque heure d’activité, 24 euros entre 8 heures et 20 heures, 36 euros entre 20 heures et 23 heures et entre 6 heures et 8 heures, et 48 euros entre 23 heures et 6 heures ainsi que le dimanche et les jours fériés. Pour les étudiants en troisième cycle, le tarif reste, pour chaque heure d’activité de 50 euros entre 8 heures et 20 heures, de 75 euros entre 20 heures et 23 heures et entre 6 heures et 8 heures, et de 100 euros entre 23 heures et 6 heures ainsi que le dimanche et les jours fériés. Enfin, les retraités continueront de toucher 32 euros entre 8 heures et 20 heures, 48 euros entre 20 heures et 23 heures et entre 6 heures et 8 heures, et 64 euros entre 23 heures et 6 heures. De même pour le dimanche et les jours fériés.