Convention - 34 % des jeunes praticiens envisagent de se déconventionner

 

Si les négociations conventionnelles aboutissent à un résultat proche du règlement arbitral les chirurgiens-dentistes de moins de 40 ans se disent prêts à sortir du régime.

Par la rédaction, publié le 26 janvier 2018

Convention – 34 % des jeunes praticiens envisagent de se déconventionner

34 % des dentistes libéraux de moins de 40 ans affirment qu’ils seraient prêts à se déconventionner, si les négociations conventionnelles aboutissent à un résultat proche du règlement arbitral, selon un sondage Ifop pour Agir pour la santé dentaire (ASD), en partenariat avec URPS Grand Est. Un chiffre élevé qui témoigne de l’opposition franche de la profession au plafonnement du prix des prothèses. 15 % envisageraient dans ce cas d’exercer à l’étranger et 11 % de restreindre leur activité à certains actes en ne faisant plus de soins chez les enfants ou d’extractions.

Parmi les chirurgiens-dentistes de 60 ans et plus, un sur deux prévoient dans cette même perspective d’anticiper leur départ à la retraite. Seulement 31 % des praticiens français affirment vouloir s’adapter à cette nouvelle convention. Autre chiffre majeur de ce sondage : 72 % des dentistes se déclarent favorables à la mise en place d’un secteur II à honoraires libres.

Sur la question cruciale du plafonnement des prix des prothèses, 57 % des praticiens interrogés s’y opposent. Ce chiffre monte à 69 % parmi les professionnels exerçant en région parisienne. 39 % des dentistes sont favorables aux plafonds pour les prothèses dentaires, moyennant la revalorisation de tous les soins opposables. 22 % d’entre eux souhaiteraient le triplement des montants actuels, 13 % le double. Au regard du plafond acceptable pour la couronne céramo-métallique, les dentistes se prononcent pour un montant moyen de 612 €.

Concernant la question du zéro reste à charge voulu par le président de la République, 55 % des praticiens interrogés n’y sont pas favorables. 28 % n’y sont pas opposés mais estiment qu’il doit se limiter à des actes de base (couronne céramo-métallique uniquement pour les dents antérieures, couronne métallique pour les dents postérieures et prothèse amovible en résine). 13 % estiment à l’inverse que cette mesure doit couvrir la majorité des actes prothétiques.

75 % DES DENTISTES FAVORABLES À UN BONUSMALUS POUR LES PATIENTS

Concernant le volet de la prévention en santé bucco-dentaire, 75 % des dentistes sont favorables à l’instauration d’un système plus incitatif pour les patients, via un bonus-malus par la Sécurité sociale. Un programme de prévention tel que M’T dents n’enregistre ainsi qu’un taux de participation de 35 %.

Les dentistes souhaiteraient d’autre part voir pris en charge par la Sécurité sociale de nouveaux actes, tels que la parodontie (74 %), la prévention (67 %), l’implantologie (63 %) et les techniques de préservation de la vitalité pulpaire par coiffage (61 %). 68 % des professionnels sont favorables à la création d’un statut d’hygiéniste (31 % y sont opposés).

Placé sous le contrôle du chirurgien-dentiste, cet assistant(e) qualifié(e) en hygiène bucco-dentaire serait chargé des démarches préventives et de maintenance.

À la question de savoir si leurs patients ont été démarchés par un réseau de soins dentaire, les praticiens répondent oui à 68 %. 44 % affirment que leurs patients ont délaissé leur cabinet pour se tourner vers un praticien partenaire d’un réseau. Sans surprise, 89 % des chirurgiens-dentistes sont opposés à la pratique des remboursements différenciés par les réseaux de soins. Tandis que 96 % se prononcent en faveur d’une régulation de l’ouverture des centres de soins associatifs par l’Ordre des chirurgiens-dentistes.

Enfin, les dentistes ne s’estiment pas toujours bien défendus par leurs représentants. Selon ce sondage 69 % considèrent que l’image de leur profession est mal défendue par les instances représentatives.

Est-ce un désaveu des syndicats ? Toujours est-il que 75 % sont favorables à la création d’un collectif porteur de « propositions pour la défense de la profession » à l’issue des négociations conventionnelles, quelle que soit l’issue de celles-ci.