Coronavirus : désinfecter les surfaces sans oublier l'air

La revue Nature estime que les recommandations officielles portant sur la désinfection des surfaces ne doivent pas occulter les risques premiers de transmission du Covid par l'air.

Agnès Taupin, publié le 16 février 2021

Coronavirus : désinfecter les surfaces sans oublier l’air

Dans son éditorial du 2 février, la revue scientifique Nature estime que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les agences publiques de santé devraient clarifier leurs recommandations en matière de lutte contre la propagation du SARS-CoV-2. Un an après le début de la pandémie, la revue rappelle que le virus se transmet principalement par l’air, lorsque les individus parlent et expirent de grosses gouttelettes et de petites particules (aérosols). Elle indique que contracter le coronavirus par les surfaces reste possible mais semble rare. Cependant, elle note que les agences de santé publique mettent toujours l’accent sur la menace que constituent les surfaces qui devraient être désinfectées fréquemment. Pour la revue scientifique, cela peut contribuer à transmettre un message confus auprès du grand public qui a besoin de recommandations claires et de savoir à quels efforts donner la priorité pour prévenir la propagation du virus.

Recommandations de l’OMS

Nature cite ainsi les dernières recommandations de l’OMS qui conseille d’éviter de toucher les surfaces, particulièrement dans les lieux publics, recommandant de les nettoyer régulièrement avec des désinfectants. Pour autant l’OMS concède qu’il y a des preuves limitées de la transmission du coronavirus par des surfaces contaminées. Elle déclare néanmoins que les vecteurs passifs sont toujours considérés comme un possible mode de transmission du virus. Nature cite d’autre part la position voisine de l’agence CDC (United States Centers for Disease Control and Prevention) qui déclare que la désinfection fréquente des surfaces et des objets touchés par plusieurs personnes est importante, mais que la transmission par les surfaces n’est pas une voie courante de propagation du Covid-19.

Purificateurs d’air

La revue scientifique estime que le manque de clarté à propos des risques sur les vecteurs passifs, comparés aux risques bien plus grands de transmission par l’air, n’est pas sans conséquences. Elle souligne que les organisations continuent à rendre prioritaires de coûteux efforts de désinfection, quand elles pourraient « consacrer davantage de ressources sur l’importance des masques et étudier les mesures visant à améliorer la ventilation ». Ce dernier point étant plus complexe mais pouvant se révéler plus efficace.

L’éditorial conclut que l’OMS et la CDC doivent « mettre à jour leurs recommandations sur la base des connaissances actuelles ». Rappelant que le virus se transmet par l’air, à la fois par les grosses et les petites gouttelettes, Nature estime que les efforts pour prévenir la transmission du Covid devraient se concentrer sur l’amélioration de la ventilation, ou l’installation de purificateurs d’air rigoureusement testés.