Nous voulons être évalués

L’évaluation au travail a fait l’objet de nombreuses critiques de spécialistes du travail, ses méfaits sont aujourd'hui connus.

Par la rédaction, publié le 15 février 2013

Nous voulons être évalués

Pourquoi alors l’évaluation au travail continue-t-elle de se développer dans tous les secteurs d’activité ? Pourquoi la plupart des personnes qui travaillent soutiennent-elles des pratiques qui finissent par leur nuire ?

Cet essai passionnant propose une réponse : nous voulons être évalués. S’appuyant sur de nombreuses situations concrètes, Bénédicte Vidaillet montre que l’évaluation promet de résoudre les problématiques qui se posent à chacun de nous au travail. Ainsi semble-t-elle offrir une reconnaissance nécessaire à notre équilibre psychique quand l’actuelle logique de performance ne nous signifie que notre insuffisance ; ou nourrir notre motivation en proposant sans cesse de nouveaux défis ; ou évacuer la confrontation à l’autre, en remplaçant le conflit par la compétition.

Mais l’évaluation fonctionne comme un piège : loin de les résoudre, elle ne fait qu’alimenter les besoins auxquels elle prétend répondre. En montrant sur quels ressorts psychiques l’évaluation joue pour nous séduire alors qu’elle contribue grandement à détruire notre désir de travailler et notre relation à l’autre, cet essai tranchant et fouillé donne aux salariés les moyens de cesser de s’y plier.

Évaluez-moi ! Évaluation au travail : les ressorts d’une fascination de Bénédicte Vidaillet, janvier 2013, 224 pages, 18,50 €

Bénédicte Vidaillet est psychanalyste. Elle est également maître de conférences à l’université de Lille-I .