Les collégiens ne se brossent pas assez les dents

En Nouvelle-Aquitaine, plus d’un élève de sixième sur cinq ne se brosse pas suffisamment les dents. C'est d'autant plus vrai chez les garçons, révèle une nouvelle étude.

Par la rédaction, publié le 22 février 2022

Les collégiens ne se brossent pas assez les dents

Tous les praticiens le savent, les bons réflexes d’hygiène bucco-dentaires doivent s’acquérir dès l’enfance. Et en France, il semblerait que ce ne soit pas encore assez le cas. D’après une étude réalisée par l’Observatoire régional de la santé (ORS) et relayée par l’URPS Chirurgiens-dentistes le 31 janvier, en Nouvelle-Aquitaine, plus d’un élève de sixième sur cinq ne se brosse pas suffisamment les dents. Le fait est particulièrement visible chez les garçons (25,9 %) et les élèves vivant en milieu rural (26 %).

Ces données proviennent de 30 700 fiches de dépistage saisies par les infirmiers de l’Éducation nationale pour l’année scolaire 2018/2019. Parmi les enfants interrogés, 3 % disaient se brosser occasionnellement les dents seulement, voire jamais (0,2 %). Par ailleurs, 18 % des élèves présentaient un état bucco-dentaire insatisfaisant, « associé à la situation sociale ou au fait de ne pas se brosser les dents régulièrement ».

L’anomalie la plus courante était la malposition des dents : elle touche un collégien sur cinq. Au moins 8 % des enfants présentaient des dents abîmées et 5 % avec du tartre. Les infirmiers ont également diagnostiqué de la douleur chez 1 % d’entre eux. Et pour cause : quatre élèves sur dix déclaraient ne pas avoir vu de dentistes au cours de la dernière année, surtout chez ceux issus de milieux défavorisés. Cependant, plus du tiers (34 %) étaient suivis pour des soins orthodontiques.

Grignoter associé au fait de ne pas se brosser assez les dents

Le rapport note donc qu’ « être un garçon est fortement associé au fait de se brosser les dents moins de deux fois/jour ». Qui plus est, « un élève issu d’une famille « moyenne » ou « défavorisée » risque davantage de ne pas se brosser suffisamment les dents par rapport à un élève issu d’une famille « très favorisée ». De même pour un jeune scolarisé en zone mixte ou rurale comparé à un jeune scolarisé dans une métropole. Autre observation : les experts ont relevé un lien important entre le fait de présenter un état dentaire incorrect et celui de ne pas avoir eu recours aux soins d’un chirurgien-dentiste dans l’année. « En matière de facteurs nutritionnels, grignoter, consommer des sucreries ou boissons sucrées, tout comme ne pas prendre de petit-déjeuner tous les jours ou régulièrement augmentent la probabilité de ne pas se brosser les dents suffisamment. Idem pour les jeunes ne pratiquant pas d’activités physiques régulières ou ayant une surcharge pondérale », est-il également expliqué.

Ces données « permettent de suivre les comportements et l’état de santé des jeunes Néo-Aquitains au fil du temps et de pouvoir cibler les territoires où des actions doivent prioritairement être renforcées », souligne l’ORS.

Pour rappel, en France, la maladie carieuse touche plus d’un tiers des enfants de six ans, 45% de ceux de 12 ans, et plus de trois quarts des adultes. Ainsi, elle a beau être facilement évitable, la carie dentaire est la maladie chronique la plus répandue qui soit. Pas seulement chez nous mais à échelle mondiale où elle pose un important problème de santé publique.