Dépendance au tabac : ce que révèle le dernier rapport de l’OMS

Une récente étude de l’OMS dresse un bilan alarmant de la dépendance au tabac à l’échelle mondiale. Il insiste sur l’efficacité partielle des mesures actuelles, les tactiques des industriels et l’urgence d’intensifier les actions au niveau national. 

Tabac et dépendance : les chiffres 2025

Selon les données communiquées par l’Organisation mondiale de la santé, les efforts de contrôle du tabac protègent désormais environ 6,1 milliards de personnes dans le monde grâce à des environnements sans tabac mis en place dans 79 pays.

L’OMS rappelle que le tabagisme tue plus de 7 millions de personnes chaque année, avec 1,6 million de décès attribuables à l’exposition du tabagisme passif. Parmi les 1,3 milliard de fumeurs actuels, environ 80 % résident dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Un point central du rapport porte sur la dépendance provoquée par les produits de nicotine. L’OMS souligne le rôle des stratégies de l’industrie pour encourager la consommation, notamment via les arômes attractifs dans les produits du tabac ou de nicotine, destinés à accroître l’attrait auprès des jeunes. Le rapport condamne ces tactiques comme étant conçues pour rendre les jeunes dépendants à vie.

Sur le plan des tendances, cette publication note que le tabagisme décline globalement : en 2022, environ un adulte sur cinq consommait du tabac, contre un sur trois en 2000. Toutefois, la baisse reste inégale selon les régions et l’industrie continue d’intensifier ses efforts dans les zones moins régulées.

Le rapport plaide enfin pour des mesures renforcées : interdiction des arômes, renforcement des lois anti-publicité, taxation accrue, sensibilisation renforcée, et soutien au sevrage tabagique. Il recommande une approche combinée entre réglementation stricte et intervention sanitaire pour contrer la dépendance au tabac.

Le tabagisme chez les jeunes : une tendance inquiétante

Cette évaluation mondiale alerte sur la hausse du tabagisme et de l’usage de la nicotine chez les plus jeunes. Malgré la diminution globale du nombre de fumeurs adultes, les produits du tabac et de la nicotine continuent de séduire les adolescents. La banalisation du vapotage et la perception erronée d’un risque moindre favorisent une initiation précoce à la nicotine, avec un risque de dépendance rapide. Cette exposition prématurée constitue une porte d’entrée vers la consommation de cigarettes traditionnelles, augmentant les risques de pathologies respiratoires, cardiovasculaires et bucco-dentaires.

Les conséquences sur la santé orale sont particulièrement préoccupantes : altérations des muqueuses, retard de cicatrisation et augmentation du risque de leucoplasies orales ou de cancers de la cavité buccale. L’association tabac et alcool majore encore ces risques, tandis que l’arrêt du tabac permet une régression partielle, voire complète, de certaines lésions. La prévention contre le tabagisme, notamment dans les milieux scolaires et au sein des consultations de santé bucco-dentaire, demeure donc essentielle pour freiner l’installation de la dépendance au tabac chez les jeunes générations.