Morine et traitement parodontal : un flavonoïde prometteur pour réduire l’inflammation gingivale

Une étude brésilienne met en lumière le potentiel thérapeutique de la morine, un flavonoïde naturel, dans la prise en charge non chirurgicale de la parodontite. Testée sous différentes formes, cette molécule d’origine végétale démontre des effets anti-inflammatoires, antioxydants et antimicrobiens significatifs.

Par Violette Pelletier, publié le 24 octobre 2025

Morine et traitement parodontal : un flavonoïde prometteur pour réduire l’inflammation gingivale

Face à la résistance croissante aux antibiotiques, la recherche en parodontologie s’oriente vers des alternatives naturelles. Des chercheurs de l’université de São Paulo ont récemment évalué la morine, un composé végétal, pour ses effets sur les biofilms et la réponse inflammatoire gingivale, ouvrant la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.

Effets anti-inflammatoires et antimicrobiens de la morine

Une étude nommée  Anti-inflammatory, antioxidant, and antimicrobial evaluation of morin, menée par l’université de l’État de São Paulo a évalué l’activité anti-inflammatoire, antioxydante et antimicrobienne de la morine contre certaines bactéries (Fusobacterium nucleatum et Porphyromonas gingivalis).

Les résultats montrent une réduction significative de la sécrétion de GM-CSF, de la production de ROS et de l’expression génique des cytokines pro-inflammatoires. Par ailleurs, la morine a également diminué la viabilité microbienne et la biomasse du biofilm multi-espèces (Streptococcus oralis, F. nucleatum, P. gingivalis). Testée sous forme libre et sous formulation polymérique à libération lente, elle a montré une efficacité renforcée dans cette dernière configuration, confirmant son potentiel comme adjuvant non antibiotique dans la gestion de la parodontite.

Vers une application clinique en parodontologie

Les chercheurs ont ensuite travaillé sur l’encapsulation de la morine dans un système à libération contrôlée à base d’alginate de sodium et de gomme de gellane. Cette approche vise à prolonger son effet thérapeutique tout en limitant la toxicité et les contraintes liées à la salivation. Ce procédé innovant pourrait être intégré à des produits d’hygiène bucco-dentaire, notamment pour les patients présentant une motricité réduite ou des difficultés à contrôler la plaque. 

En parallèle, l’absence d’altération du goût et de coloration dentaire observée lors des tests préliminaires renforce l’intérêt clinique de la morine. Ces résultats suggèrent une nouvelle piste thérapeutique durable, capable d’améliorer la stabilité du traitement parodontal tout en réduisant la dépendance aux antibiotiques.