Maine-et-Loire : un praticien accusé d'avoir trafiqué les actes de son collaborateur

Dans le Maine-et-Loire, un praticien accuse son confrère d'avoir modifié et supprimé des actes pendant six ans. Le juge des référés du tribunal d'Angers a été saisi.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 08 novembre 2021

Maine-et-Loire : un praticien accusé d’avoir trafiqué les actes de son collaborateur

Quand la collaboration tourne au cauchemar. Dans le Maine-et-Loire, un chirurgien-dentiste accuse son collaborateur d’avoir modifié et supprimé des actes pendant six ans, amputant ainsi son chiffre d’affaire de plusieurs millions d’euros. Il a saisi le juge des référés du tribunal judiciaire d’Angers, rapportait Ouest France le 4 novembre.

C’est en novembre 2020 que le Dr Guillaume Dupraz, praticien aux Ponts-de-Cé découvre le subterfuge. « Une collaboratrice débutante a tout vérifié et a constaté que certains actes réalisés pour son patron n’existaient plus », explique son avocat Me Brecheteau, cité par Ouest France. D’après l’avocat, le confrère « avait pris l’habitude addictive de supprimer des actes, d’en rajouter d’autres avec des conséquences importantes sur les chiffres d’affaires ». Entre midi et deux, le docteur Chollet s’introduisait en secret dans le bureau de son collaborateur. Paniqué, le praticien réclame alors une expertise informatique et médicale ainsi qu’une provision de 350 000 € à valoir sur le préjudice. D’après l’expert privé sollicité, 11 500 actes auraient été supprimés ou modifiés depuis 2014.

“Une démesure absolue”

Aujourd’hui, il déclare une perte de chiffres d’affaires de six millions d’euros sur six ans d’exercice. La défense, elle, conteste tous ces chiffres qu’elle juge exagéré. « Ce dossier est présenté dans une démesure absolue. On explique qu’il passait ses journées à intervenir. Ça n’est pas acceptable », assure Me Sandrine Milhaud l’avocate du Dr Chollet Pour elle, le plaignant n’a pas été assez vigilant. « Il a été négligent. Il aurait pu découvrir les choses beaucoup plus tôt. » Selon elle, cette affaire aurait servi à faire pression sur l’accusé, qui serait alors parti dans les quinze jours en cédant sa part à prix bradé, sans avoir le droit d’exercer dans un rayon de cinq kilomètres. Il exerce désormais dans un tout autre endroit.

Quant à savoir ce qui l’aurait motivé à se conduire de la sorte, la défense argue que le praticien « n’a pas été bien accueilli » à son arrivé en 2007 « Dans l’association, il a été mis à l’écart ».

Le conseil départemental de l’Ordre des dentistes a été saisi. Il a transmis l’affaire au conseil régional de l’Ordre.