PLFSS 2026 : des mesures contestées pour le secteur dentaire
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 suscite l’inquiétude de la profession. L’UFSBD alerte sur les conséquences des nouvelles franchises et dispositifs de régulation sur l’accès aux soins bucco-dentaires et la prévention.

Présenté à l’Assemblée nationale le 14 octobre, le PLFSS 2026 prévoit une régulation accrue des dépenses de santé et l’instauration d’une participation forfaitaire sur les soins dentaires. Des mesures jugées contre-productives par la profession, qui craint une aggravation du renoncement aux soins et des inégalités de santé.
PLFSS 2026 et santé bucco-dentaire : l’alerte de l’UFSBD
Dans un récent communiqué de presse, l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) dénonce des dispositions du PLFSS 2026 qu’elle juge délétères pour la santé publique. L’extension des franchises médicales et des outils de maîtrise médicalisée au secteur dentaire compromettrait, selon elle, les efforts engagés pour améliorer l’accès aux soins. Ces mesures risquent d’augmenter le reste à charge des patients, notamment les plus modestes, déjà touchés par la hausse du ticket modérateur à 40 %.
L’UFSBD rappelle que la santé orale est essentielle pour la prévention et la réduction des maladies chroniques. Elle regrette que la prévention bucco-dentaire soit une nouvelle fois reléguée au second plan, malgré les campagnes nationales de sensibilisation et les programmes tels que « Générations sans carie ». Pour l’organisme, ces arbitrages budgétaires menacent la dynamique collective initiée avec l’Assurance Maladie pour renforcer le suivi préventif et réduire les inégalités.
Régulations et nouvelles charges pour les chirurgiens-dentistes
Le PLFSS 2026 introduit une participation forfaitaire sur chaque acte ou consultation dentaire, s’ajoutant aux franchises existantes, désormais doublées. Ce dispositif, plafonné à 350 € par an et par patient, sera réglé directement au comptoir, même en cas de tiers payant, et devrait générer 3,5 milliards d’euros de recettes en 2026. En parallèle, le texte étend la maîtrise des dépenses au secteur dentaire, permettant à l’Assurance Maladie d’ajuster les tarifs si le volume d’actes progresse trop vite.
D’autres mesures touchent l’ensemble des professions de santé : obligation de consulter le Dossier Médical Partagé avant certaines prescriptions (sous peine d’amende jusqu’à 2 500 €), cotisation additionnelle sur les dépassements d’honoraires, baisse de certains tarifs médicaux jugés trop élevés et limitation des durées d’arrêts de travail. Autant de régulations qui suscitent des inquiétudes quant à la pérennité économique des cabinets et à l’accès aux soins.