Bientôt une dent connectée pour détecter les maladies grâce à la salive ?
À Toulouse, des scientifiques analysent le microbiote de la salive de patients pour identifier des biomarqueurs de différentes maladies pour créer une dent connectée qui permettrait de surveiller leur évolution.
« Faire de la prévention et pas que du curatif. » À Toulouse, des scientifiques du laboratoire I2MC (Inserm), étudient le microbiote de la salive de malades pour identifier des biomarqueurs de différentes afflictions. À terme, le but serait de créer une dent connectée, implantée sur une couronne, qui permettrait, grâce à la salive, d’examiner les différents stades des pathologies pour surveiller leur évolution. D’abord porté sur le suivi glycémique, cette innovation pourrait améliorer le quotidien des personnes diabétiques, estimées aujourd’hui à plus de cinq millions en France.
Matthieu Minty, chirurgien-dentiste toulousain et maître de conférences universitaire, et son équipe analysent des échantillons de salive prélevés sur des patients. Les tubes sont placés à l’étuve à 37°C pendant 24 à 48 heures pour analyser différents types de bactéries. Car pour les chercheurs, la salive a un intérêt biologiques majeur. « Toutes les bactériologies neurodégénératives (…), même de nombreux cancers oraux-faciaux ont des prémices dans la salive avant d’être détectés dans le sang », explique Matthieu Minty à France Info. Par ailleurs, les micro-organismes présents dans la salive peuvent « permettre une analyse rapide et non-invasive dans le diagnostic de maladies métaboliques comme le diabète ».
Une commercialisation en 2024 ?
Après avoir identifié les biomarqueurs salivaires de plusieurs maladies, les chercheurs se sont mis en tête de développer une couronne connectée de suivi glycémique par analyse de la salive. « Il s’agirait d’une dent équipée d’un capteur. Implantée chez le patient, elle serait reliée à une plateforme d’analyse de santé qui permettrait au médecin de surveiller l’évolution de la maladie. (…) Ce dispositif améliorerait considérablement la prise en charge de ces maladies chroniques », explique Matthieu Minty à La Dépêche du Midi. S’ils attendent encore un financement, les chercheurs visent la création d’un prototype dans les six prochains mois et une commercialisation en 2024.
Pour rappel, on estime le nombre de bactéries présentes dans la cavité buccale à 100 millions de bactéries par millimètre de salive en moyenne. Il en existe jusqu’à 600 espèces différentes. Ces dernières varient d’une personne à l’autre, selon divers facteurs environnementaux.