Déficit de vitamine D : que révèle la nouvelle étude chinoise sur le risque carieux chez l'enfant ?
Une vaste étude chinoise examine l’association entre le statut maternel en vitamine D et le risque de caries précoces chez l’enfant, et met en évidence une relation inverse entre les taux de 25(OH)D pendant la grossesse et la survenue de caries infantiles.
La vitamine D intervient dès la vie fœtale dans la formation dentaire. Mieux cerner l’impact du statut maternel sur le risque carieux de l’enfant permet d’affiner la prévention. Une récente étude chinoise apporte des données utiles en ce sens.
Déficit de vitamine D : ce que montre l’étude chinoise
Une équipe chinoise a conduit une nouvelle étude prospective incluant plus de 4000 couples mère-enfant, menée à Zhoushan entre 2011 et 2022, pour explorer le lien entre les taux maternels de 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) et la survenue de caries de la petite enfance (CPE). Les 4109 enfants suivis jusqu’à 71 mois montrent une association inverse entre les taux maternels de 25(OH)D et le risque de CPE, avec des OR ajustés de 0,98 au 1ᵉʳ et au 2ᵉ trimestre, et de 0,99 au 3ᵉ. Les analyses catégorielles confirment un risque accru chez les enfants de mères en insuffisance ou en carence, bien que certaines associations s’atténuent après correction FDR. Par ailleurs, des taux plus élevés au 3ᵉ trimestre sont associés à des scores dmft plus faibles et à une réduction du taux de caries. L’ensemble des résultats suggère un rôle protecteur continu de la vitamine D tout au long de la grossesse.
Quelle portée pour la pratique clinique ?
Ces données renforcent l’intérêt d’un dépistage du déficit de vitamine D chez les femmes enceintes, période déterminante pour la minéralisation dentaire fœtale. Pour les chirurgiens-dentistes, ces résultats soulignent l’importance d’intégrer la santé maternelle dans la prévention du risque carieux infantile.
Si l’étude pointe un bénéfice potentiel de la supplémentation prénatale, les auteurs rappellent que certains facteurs confondants comme l’apport vitaminique de l’enfant, l’hygiène orale, l’exposition au fluor, n’ont pas été entièrement explorés. Une validation approfondie reste donc nécessaire avant de transposer ces conclusions en recommandations formelles. Néanmoins, l’association répétée entre statut vitaminique optimal et réduction du risque carieux ouvre une piste solide pour la prévention précoce.
