Santé publique - Expliquer les écarts de prix des médicaments

Les résultats montrent des écarts de prix significatifs entre similaires, avec un écart moyen de 59 %. Parmi les facteurs qui influencent le plus les écarts de prix, l’innovation thérapeutique, mais cela n’explique pas tout.

Par la rédaction, publié le 22 janvier 2013

Santé publique –  Expliquer les écarts de prix des médicaments

Le débat autour des prix des médicaments similaires, bien que datant des années 1960, reste d’actualité au regard de leur prolifération sur le marché. Ces médicaments – qui ont une structure chimique, un mode d’action thérapeutique et des indications proches du premier entrant de la classe thérapeutique à laquelle ils appartiennent – sont pour certains équivalents sur le plan clinique, en raison de l’effet de classe qui les lie, alors que d’autres justifient leur présence sur le marché par l’innovation même faible qu’ils contiennent.

Si les médicaments similaires sont suffisamment proches du médicament original, leurs prix ne devraient théoriquement pas différer dès lors que l’un des objectifs du régulateur est de rémunérer prioritairement l’innovation thérapeutique. Or qu’en est-il ?

À partir d’une sélection de 31 groupes de médicaments similaires, il s’agit ici d’étudier et de chercher à expliquer les écarts de prix existant, sur la période 2001-2009, entre le premier entrant dans une classe thérapeutique et les entrants successifs. Les résultats montrent des écarts de prix significatifs entre similaires, avec un écart moyen par groupe de 59 % par rapport au premier entrant. Parmi les facteurs qui influencent le plus les écarts de prix, notons, ce qui est conforme aux règles de fixation du prix du médicament en France, l’innovation thérapeutique.

Mais l’ampleur des écarts de prix due à cette innovation souvent minime (+ 16 % pour un degré d’innovation, + 43 % pour deux degrés ou plus) interroge. Par ailleurs, la tarification proportionnelle au dosage accroît fortement les écarts de prix, ce qui se révèle inéquitable pour les patients dont l’état de santé justifie de plus fortes doses. Au vu des expériences étrangères, la question de la gestion des flux d’entrées et de sorties des médicaments similaires pris en charge par la collectivité mérite d’être posée.