Doublement des franchises médicales : une nouvelle étape dans le financement des soins

Le doublement des franchises médicales suscite de vives réactions. Plusieurs organisations de santé et syndicats interpellent le gouvernement sur les conséquences de cette mesure.

Par Violette Pelletier, publié le 08 septembre 2025

Doublement des franchises médicales : une nouvelle étape dans le financement des soins

Le doublement des franchises médicales, annoncé par le gouvernement au cœur de l’été, relance le débat sur l’équilibre entre financement de la Sécurité sociale et reste à charge des patients. Après une première hausse en 2024, ce nouveau relèvement des montants et plafonds annuels intervient sans concertation préalable. Les professionnels de santé comme les associations d’usagers observent avec attention les impacts potentiels de cette décision sur l’accès aux soins.

Doublement des franchises médicales : quelles implications concrètes ?

Le projet de décret prévoit d’augmenter de façon significative le montant et le plafond annuel des franchises médicales et des participations forfaitaires. Cette évolution se traduit par un transfert de charges direct vers les patients, en particulier ceux atteints de pathologies chroniques nécessitant des traitements réguliers. 

Selon les estimations, les assurés en affection de longue durée pourraient supporter un surcoût annuel moyen de 72 euros. Ces mesures pourraient limiter l’accès à certains soins courants ou indispensables, notamment pour les publics les plus fragiles, et posent la question d’un financement durable et équitable du système de santé.

Les réactions des syndicats et de France Assos Santé

Dans un communiqué commun, plusieurs syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, UNSA) ainsi que France Assos Santé dénoncent un « passage en force » du gouvernement. Ils soulignent que cette décision a été prise sans débat public et qu’elle risque de fragiliser l’égalité d’accès aux soins. Les organisations rappellent que ces franchises ne réduisent pas la consommation médicale, mais alourdissent la charge financière des patients, notamment pour des actes essentiels comme les transports sanitaires ou des médicaments usuels. Elles appellent à un retrait de ces décrets, estimant qu’ils accentuent les inégalités sociales de santé et fragilisent le modèle solidaire français.