Journée mondiale sans tabac : l'UFSBD insiste sur le rôle du chirurgien-dentiste

Á l'approche de la Journée mondiale sans tabac, qui se tiendra le 31 mai, l'UFSBD insiste sur l'importance du rôle du chirurgien-dentiste dans la prévention, le dépistage et l'accompagnement au sevrage des patients.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 05 mai 2023

Journée mondiale sans tabac : l’UFSBD insiste sur le rôle du chirurgien-dentiste

En France, on estime à 15 millions le nombre de fumeurs, dont 12 millions de fumeurs quotidiens. À l’approche de la journée mondiale sans tabac, qui aura lieu le 31 mai, l’UFSBD (Union française pour la santé bucco-dentaire) rappelle la place du chirurgien-dentiste dans la lutte contre les cancers liés au tabac. « L’UFSBD, partenaire de Santé publique France, encourage les chirurgiens-dentistes à accompagner leurs patients fumeurs vers le sevrage tabagique », déclare-t-elle dans un communiqué paru le 4 mai.

En effet, vous êtes régulièrement témoins des effets du tabac sur la sphère orale, ce qui vous permet de dépister, sensibiliser, conseiller et accompagner vos patients en démarche de sevrage tabagique. Et ce, notamment, en prescrivant des traitements de substitution nicotinique (TNS), sous formes de libération prolongée (timbre/patch permettant un apport de nicotine lent et constant) ou rapide (gommes à mâcher, comprimés/pastille à sucer, inhalateur et spray buccal). Pour rappel, depuis 2019, l’Assurance maladie rembourse la majorité des TNS prescrits par les praticiens.

Parler avec votre patient, le questionner sur son envie d’arrêter, est déjà une première étape cruciale, insiste l’UFSBD. Il a d’ailleurs été prouvé que l’appui d’un professionnel de santé augmentait les chances de réussir une démarche de sevrage tabagique de 50 à 70%.

 « Au niveau dentaire, il y a énormément de raisons de stopper la cigarette »

« Les fumeurs sont très demandeurs de soins dentaires et donc très présents au cabinet. Aujourd’hui, le dentiste a une place stratégique pour initier des soins antitabac », nous explique Nicolas Bonnet, addictologue et directeur du Respadd (réseau de prévention des addictions). Nombre d’études ont démontré que les soignants donnant des informations relatives à l’arrêt du tabac obtenaient des résultats très positifs. D’après le Respadd, l’intervention brève motivationnelle est la meilleure approche. « À chaque consultation, demandez au patient s’il fume, même si vous le connaissez déjà, recommande Nicolas Bonnet. S’il répond oui, insistez sur l’importance d’arrêter. Au niveau dentaire, il a énormément de raisons de stopper la cigarette. Puis, proposez-lui systématiquement et immédiatement une aide. C’est une première étape importante dans la réussite du sevrage. »

L’organisation du suivi du fumeur en cours de sevrage ou sevré est indispensable. Avec le médecin traitant par des lettres de liaison, par accompagnement téléphonique avec un tabacologue de Tabac Info Service, des applications du type Tabac Info Service ou Stoptabac.ch, un hypnothérapeute, une thérapie comportementale et cognitive (TCC)… L’équipe dentaire doit connaître tous ces outils pour conseiller le patient.

75 000 décès dus au tabac chaque année en France

Chaque année, le tabac est responsable de 75 000 décès en France. Il est d’ailleurs la première cause évitable de cancers. Tous les ans, sa consommation provoque 20 % des 380 000 nouveaux cancers détectés. Du poumon bien sûr mais également de la vessie, du pancréas, de la bouche, du larynx, du pharynx ou encore de l’œsophage.

Outre les cancers, le tabac est à l’origine de nombreuses complications physiques. Fumer peut, entre autres, entraîner des problèmes bucco-dentaires (mauvaise haleine, dents jaunes, maladies parodontales, caries, abcès…), un vieillissement accéléré de la peau, des troubles de l’érection, de la fertilité (chez les hommes et les femmes) et compliquer les grossesses et accouchements. En effet, la consommation de tabac chez une femme enceinte peut augmenter le nombre de fausses couches, de grossesses extra-utérines, d’accouchements prématurés ou encore conduire à des troubles de développement du fœtus (risque d’hypotrophie, d’apparition de malformations congénitales…).