Rougeole : la HAS préconise la vaccination obligatoire des soignants

Le 31 juillet 2023, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé au ministère de rendre obligatoire l'immunisation contre la rougeole pour tous les professionnels exerçant dans les secteurs sanitaire, social et médico-social.

Par Linda Lam, publié le 22 août 2023

Rougeole : la HAS préconise la vaccination obligatoire des soignants

C’est dans son dernier communiqué de presse que la Haute autorité de santé a publié le second volet de ses travaux sur l’obligation vaccinale des soignants. Pour se forger son avis, la HAS s’est basée sur de récentes études épidémiologiques, le risque de transmission en milieu professionnel, le taux de couverture et d’efficacité vaccinales ainsi que la disponibilité des vaccins.

Immuniser impérativement les soignants contre la rougeole

La rougeole reste une maladie infectieuse extrêmement contagieuse. Elle peut provoquer des « complications sévères chez les personnes non immunisées, particulièrement les nourrissons de moins de 12 mois, les jeunes adultes, les femmes enceintes et les patients immunodéprimés ».

Pour la Haute Autorité de santé, l’obligation d’immunisation du corps médical est indispensable, car « des études de Santé publique France indiquent que les professionnels de santé sont impliqués dans 75 à 83 % des cas de rougeole en établissement de santé en France », et ce alors même qu’il existe « un vaccin proposant une protection efficace (supérieure à 95 % après un schéma vaccinal complet) et durable (à vie, pour les personnes non immunodéprimées) ».

La HAS préconise le schéma vaccinal habituel contre la rougeole en France : 2 doses du vaccin trivalent ROR (rougeole, oreillons, rubéole) sauf pour les personnes nées avant 1980 « qui ne doivent recevoir qu’une seule dose ».

Maintenir à l’identique les autres recommandations vaccinales pour les professionnels de santé

Ce nouvel avis actualise et complète celui du premier volet. Publié le 30 mars 2023, il conseillait la levée de l’obligation vaccinale contre la Covid-19 pour les soignants ainsi que pour la diphtérie, le tétanos, et la poliomyélite, alors que le vaccin contre l’hépatite B restait imposé.

Dans cette seconde partie, la Haute autorité maintient à l’identique ses préconisations de vaccination pour la coqueluche, l’hépatite A et la varicelle, sans pour autant requérir d’impératif.

Concernant la grippe saisonnière, la HAS déplore la faible proportion de professionnels de santé vaccinés « de l’ordre de 22 à 25,9 % en 2021-2022 » (soit bien loin de l’objectif fixé à 70 %). Mais elle considère qu’il n’est pas souhaitable d’imposer la vaccination. Cette dernière reste néanmoins vivement recommandée.