Solident : création d'un centre de santé associatif dans le CHU de Grenoble

Le créateur de l'association Solident lance un appel aux dons pour transformer son dispositif en centre de soins dentaires associatif dans le CHU de Grenoble.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 02 mars 2022

Solident : création d’un centre de santé associatif dans le CHU de Grenoble

Contribuer à l’émergence d’une dentisterie publique. Tel est aujourd’hui l’objectif du Dr Alexandre Sage, chirurgien-dentiste et président fondateur de Solident, association créée en 2015 qui réalise des soins gratuits à des personnes exclues du système de santé. Sur la plateforme Hello Asso, le praticien et ses collaborateurs espèrent lever des fonds pour transformer le dispositif en centre de soins dentaires associatif. « Créons ensemble un centre de santé ambitieux, respectueux des patients, et de grande qualité technique dans les locaux du CHU de Grenoble », expliquent-ils avec objectif de lancer le projet à l’automne 2022.  

« Après cinq années d’activité, nous construisons donc un projet ambitieux de centre de santé dentaire à destination des personnes coupées du soin dentaire depuis longtemps (éventuellement bénéficiaires de CMU-CSS-ACS, AME, mais n’ayant pas pour autant accès aux soins) dont un nombre important d’enfants. Nous espérons contribuer à l’émergence d’une DENTISTERIE PUBLIQUE qui pourrait être reproduite ailleurs en France », écrivent-ils.

Et de rappeler que l’accès aux soins dentaires reste aujourd’hui encore très compliqué pour les personnes en situation de précarité. Si l’on en croit les chiffres, à l’heure actuelle, plus de 10 millions de Français n’auraient pas accès aux soins bucco-dentaires.

« Une association reconnue d’intérêt général »

L’équipe est constituée d’un conseil d’administration de 8 personnes, de 20 chirurgiens-dentistes bénévoles, d’un technicien de maintenance bénévole et de deux salariés « qui nous accompagnent depuis cinq ans et font partie intégrante de la construction de ce projet (médiateur sanitaire – assistance dentaire) ». Elle a construit un budget pour atteindre l’équilibre financier dans son fonctionnement tout en restant sur un modèle associatif mais explique avoir besoin d’aide pour investir dans les travaux initiaux et l’équipement.

En lançant l’appel aux dons, Alexandre Sage disait vouloir atteindre 100 000 euros par « ce financement participatif, sur un budget total d’1 million d’€ d’investissement ». Le 15 février, les appelants aux dons avaient toutefois validé leur premier palier. « Aidez-nous à atteindre 50 000€ pour équiper complètement le premier cabinet de soins (radio, gros matériel dentaire, matériel de stérilisation, etc…) », développaient-ils, exprimant leur gratitude au passage.  

« Nous sommes une association reconnue d’intérêt général. Vos dons donneront donc automatiquement droit à un reçu fiscal vous permettant de déduire 66 % de votre don de vos impôts », est-il également expliqué. Un travail partenarial sera par ailleurs mené avec plus de soixante structures médico-sociales de l’agglomération grenobloise et des organismes de tutelle, comme l’Ordre des chirurgiens-dentistes.

Revenir dans le système dentaire traditionnel

Depuis 2016, Solident propose des soins dentaires gratuits à destination des personnes sans couverture médicale et en situation de précarité, avec le concours de chirurgiens-dentistes bénévoles. Pour mener à bien ce projet, Alexandre Sage a obtenu une aide financière de l’Agence régionale de santé (ARS), des dons associatifs et une subvention de la député socialiste Geneviève Fioraso, financée par sa réserve parlementaire. Il est également soutenu par le Conseil de l’ordre des chirurgiens-dentistes. « Il a récupéré du matériel chez des confrères partant à la retraite. Deux salariés ont été embauchés, une assistante dentaire et un médiateur sanitaire », expliquait France Bleu Isère dans un article qui lui était consacré en 2017.

Le médiateur y racontait recevoir des patients demandeurs d’asile, SDF, clandestins. “Beaucoup de ces personnes ont eu de mauvaises expériences. Souvent, dans leur pays d’origine, ils n’ont connu que des “arracheurs de dents” ! Il faut qu’ils aient confiance, pour qu’ils reviennent et qu’on les soigne complètement”, témoignait-il.

« La disponibilité d’une vingtaine de chirurgiens-dentistes bénévoles nous a permis de proposer plus de 300 créneaux de soins par an et de soigner ainsi plus de 1 800 personnes. La moitié d’entre eux n’avait encore jamais vu de dentiste (..) Après les premiers soins, nous travaillons ensuite à aider les patients à trouver/retrouver une couverture médicale et à revenir dans le système dentaire “classique” », explique aujourd’hui Alexandre Sage.

Pour en savoir plus, regardez la vidéo ci-dessous :