« Taxe sodas » : Moins de caries chez les enfants en Angleterre

Selon une étude, la « taxe sodas » en vigueur en Angleterre a permis une diminution significative des hospitalisations pour extractions dentaires liées aux caries chez les jeunes enfants.

Par Linda Lam, publié le 27 novembre 2023

« Taxe sodas » : Moins de caries chez les enfants en Angleterre

Selon une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) le 15 novembre 2023, la « taxe sodas » aurait permis de réduire le nombre d’extractions dentaires dues à des caries chez les enfants, principale cause d’hospitalisation infantile en Angleterre.

Une « taxe sodas » pour réduire la consommation de sucres

Alors que la consommation de boissons sucrées a bondi dans le monde depuis 1990, les retombées positives de la « taxe sodas » outre-Manche pourraient inspirer plus d’un pays.

Adoptée en Angleterre en 2018, cette taxation a conduit les fabricants à revoir la teneur en sucre de leurs boissons. En effet, elle impose à 24 pence (soit 28 centimes) par litre les sodas contenant plus de 8 g de sucre pour 100 ml, et à 18 pence (21 centimes) ceux contenant entre 5 et 8 g/100 ml. Avec moins de 5 g/100 ml, les produits comme les jus sans sucre ajouté et les boissons lactées aromatisées ne sont pas taxés.

Une diminution des caries chez les enfants en Angleterre

L’excès de sucre dans l’alimentation reste l’un des facteurs majeurs responsables de la survenue des caries dentaires. Raison pour laquelle la FDI fait la chasse aux sucres ajoutés.

Les résultats de l’étude du BMJ montrent que, depuis 2018 et la mise en place de la « taxe sodas » en Angleterre, les hospitalisations pour extractions dentaires carieuses ont diminué de 28,6 % chez les enfants de 0 à 4 ans et de 5,5 % pour les 5-9 ans. Deux ans après l’entrée en vigueur de cette taxe, elles ont réduit de 12 % chez les tous les enfants de 0 à 18 ans : soit environ 5 638 hospitalisations évitées chaque année sur une population de 12,7 millions d’enfants dans le pays.

Pour les chercheurs de l’université de Cambridge, les résultats plus marqués chez les jeunes enfants s’expliquent par la nature même des dents de lait : leur fine couche d’émail les rend plus vulnérables aux effets des boissons sucrées. Et à partir de l’âge de 11 ans, l’hygiène bucco-dentaire s’améliore sensiblement.

Outre cette taxe, les scientifiques rappellent que d’autres facteurs ont pu jouer un rôle dans l’amélioration de la santé bucco-dentaire des enfants (campagnes de sensibilisation sur les méfaits du sucre, étiquetage des produits trop sucrés, fluoration de l’eau, etc.).

La prévention des problèmes dentaires chez les jeunes générations s’impose comme un défi de taille, notamment en France, où trois enfants sur quatre ne se laveraient pas les dents correctement.