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Levée de boucliers de la profession face au certibiocide

Opposés au certibiocide, qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2025 dans tous les cabinets dentaires, les représentants de la profession dénoncent l’inutilité de la mesure et réclament sa suppression.

Par Linda Lam, publié le 25 novembre 2024

Levée de boucliers de la profession face au certibiocide

« Une norme inutile et chronophage », « une dérive absurde », « une nouvelle réglementation excessive et infantilisante » : les représentants du monde dentaire ne cachent pas leur colère face à la récente loi sur les produits biocides applicable, d’ici à quelques semaines, dans tous les cabinets de santé.

Certibiocide et cabinet dentaire : « une perte de temps médical »

Qu’il s’agisse de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes, des CDF ou de l’Union dentaire, tous pointent la perte de temps médical causée par cette nouvelle obligation. Pour obtenir un certibiocide, un chirurgien-dentiste devra suivre 7 heures de formation pour apprendre à utiliser des produits désinfectants et antisalissures d’ici à la fin de l’année 2024.

« Une mauvaise farce » pour Les CDF qui s’interrogent sur le bien-fondé de sacrifier une journée d’exercice clinique pour une formation non justifiée. De son côté, l’Union dentaire considère que « les chirurgiens-dentistes sont bien plus utiles auprès de leurs patients », notamment dans un contexte de « pénurie de praticiens que connaît la France actuellement ».

Quant à l’Ordre, il s’agit d’une « disposition irréalisable » évaluant « qu’il faudrait 1300 réunions de formations » pour pouvoir appliquer la nouvelle réglementation.

Des chirurgiens-dentistes largement formés à l’hygiène et la sécurité sanitaire

La mesure se révèle d’autant plus « absurde », que pour les CDF, cette certification biocide obligatoire pour les cabinets de santé est « une erreur d’interprétation d’un arrêté du ministère de l’Écologie » : selon le syndicat, les produits désinfectants, utilisés dans les cabinets dentaires, ont le statut de dispositifs médicaux, et ne sont donc pas concernés par cette nouvelle certification.

L’Ordre rappelle que les chirurgiens-dentistes sont « déjà rompus à toutes les précautions et obligations au niveau de l’hygiène ». Une position partagée par l’Union dentaire qui met en avant que des « formations obligatoires existent déjà », notamment la MAJGRI (Mise à jour de la gestion des risques infectieux) pour les assistants dentaires, réactualisée tous les cinq ans.

Une demande de dérogation urgente adressée à la ministre de la Santé

L’Ordre, les CDF et l’Union Dentaire estiment que le certibiocide pour les cabinets de santé ne reflète pas les besoins réels du terrain. Et qu’il ajoute une charge administrative inutile pour les praticiens déjà surchargés par une « bureaucratie excessive ». Face à l’inquiétude grandissante des chirurgiens-dentistes, les trois instances appellent au bon sens des autorités et les exhortent à supprimer cette obligation pour les cabinets dentaires.

Le 8 novembre dernier, l’Ordre avait déjà réclamé une dérogation et vient de relancer la ministre de la Santé et attend une réponse rapide à ce sujet.