Fraudes : nouveau plan de contrôle des chirurgiens-dentistes fin 2023

Le 5 octobre 2023, l’Assurance maladie a dévoilé les premiers résultats de sa politique antifraude. Elle prévoit de lancer un nouveau plan de contrôle des chirurgiens-dentistes d’ici la fin de l’année.

Par Linda Lam, publié le 09 octobre 2023

Fraudes : nouveau plan de contrôle des chirurgiens-dentistes fin 2023

« Sanctionner plus efficacement et plus fortement les fraudeurs ». Et si la nouvelle stratégie antifraude menée par l’Assurance maladie depuis 2022 portait ses fruits ? C’est ce que semble conclure la Cnam, dans son dernier bilan : près de 150 millions d’euros (M€) de fraudes à la Sécu ont été identifiés et neutralisés durant les six premiers mois de l’année 2023. Soit une hausse de 30 % par rapport au premier semestre 2022.

Une approche antifraude novatrice

Des résultats probants

En 2023, l’Assurance maladie envisage de détecter et de stopper 380 M€ de fraudes, puis 500 M€ en 2024. Depuis le mois de juin, elle a déjà atteint 40 % de ses objectifs annuels grâce à une politique globale antifraude qu’elle juge plus efficace et capable de « s’adapter aux nouvelles formes de fraudes ».

Une nouvelle stratégie contentieuse

Pour recouvrer les indus tout en évitant les récidives, l’organisme a ciblé les acteurs aux dépenses de soins ou aux prescriptions inhabituelles. En août 2023, elle a déconventionné un réseau de 13 centres de santé. Une approche inédite, combinée à des plaintes ordinaires et pénales, qui a conduit à 3 700 suites contentieuses (+ 15 % vs le premier semestre 2022, dont plus de 1 600 procédures pénales).

Un nouveau plan de contrôle pour combattre les fraudes chez les chirurgiens-dentistes

Un préjudice financier conséquent

L’Assurance Maladie a évalué le taux de préjudice annuel en dentaire entre 2,4 % et 4 % (soit un montant compris entre 60 et 96 M€, à corréler avec un montant de dépenses total de 3,46 mds € remboursés sur les honoraires des chirurgiens-dentistes libéraux en 2019).

La majorité du préjudice financier est constitué à :

  • 41,20 % par le non-respect de la nomenclature ou de la réglementation ;
  • 20,85 % par des prestations fictives, facturations multiples frauduleuses ;
  • 20,45 % par l’exercice illégal de la profession ;
  • 17,50 % par l’abus ou détournement de prestations en nature.

Les chirurgiens-dentistes comptent parmi les professions les moins touchées par les risques de fraudes par rapport aux médecins généralistes (entre 150 et 200 M€), aux spécialistes (entre 140 et 230 M€) et aux masseurs kinésithérapeutes (entre 166 et 234 M€).

Une prudence vis-à-vis des centres dentaires

Dans son bilan, la Cnam indique que les centres de santé « font l’objet d’une vigilance particulière » notamment ceux « dont les coûts facturés par patient excèdent largement ceux des cabinets de professionnels de santé libéraux, pour un même type de suivi, sont sous surveillance étroite ».

Suite à ces résultats, l’Assurance maladie prévient également qu’un « nouveau plan de contrôle des chirurgiens-dentistes libéraux présentant de fortes atypies de facturation sera lancé d’ici la fin de l’année 2023 ».

Dans la même rubrique
Equipe de pharmaciens dans une officine, pharmacie baisse de prix
  • Actualités
  • Livres - Études - Rapports
  • Vie de la profession