Pharmacie : baisse de prix sur les génériques
Face à la baisse de prix annoncée sur les génériques, les pharmaciens dénoncent une fragilisation du réseau officinal.

Selon le rapport Charges et Produits 2026 de l’Assurance Maladie, entre 2017 et 2024, les dépenses brutes de médicaments sont passées de 25,7 milliards d’euros à 37,9 milliards d’euros, soit une hausse moyenne de 5,7 % par an, largement supérieure à l’ONDAM. Cette augmentation est principalement portée par les thérapies innovantes (oncologie, maladies rares, immunothérapies), dont les prix faciaux servent de référence internationale.
Des mécanismes de remises permettent ensuite à l’Assurance Maladie de récupérer environ 10 milliards d’euros par an, mais ce remboursement intervient seize mois après la dépense et après un certain nombre de contestations ou contentieux, rendant le système complexe et peu transparent.
Le rapport signale que le coût moyen par année de vie gagnée en oncologie a triplé en quelques années, passant de 94 240 euros en 2016-2017, à 304 343 euros en 2022-2023, « sans lien démontré avec une amélioration de l’efficacité ou de la qualité de vie« , déclare l‘Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Baisse de prix sur les génériques
Aujourd’hui, les médicaments génériques permettent près de 2,5 milliards d’euros d’économies par an. L’État prévoit, à partir du 1er octobre 2025, une baisse de prix de 200,5 millions d’euros sur les génériques, dont plus de la moitié sera supportée par les officines. Pour l’USPO, cette mesure fragilise le réseau officinal, qui assure la distribution et le suivi des médicaments, et affecte la soutenabilité du système de santé. Les laboratoires de génériques, désormais majoritairement étrangers et parfois filiales de laboratoires de princeps, ne participent pas à cette réduction.
L’USPO souligne que les officines « sont génératrices d’économies sur les génériques, les biosimilaires et par le développement du dépistage pour lutter contre la mauvaise utilisation des antibiotiques« .