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Protoxyde d’azote : l’Anses recommande de limiter l’exposition des professionnels

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses) recommande de nouvelles valeurs limites au protoxyde d’azote afin de protéger les professionnels exposés.

Par Linda Lam, publié le 26 mars 2024

Protoxyde d’azote : l’Anses recommande de limiter l’exposition des professionnels

C’est un produit bien connu de la profession : le protoxyde d’azote (N2O) reste couramment employé, seul ou en association avec d’autres gaz, par les dentistes comme anesthésique par inhalation lors d’interventions chirurgicales. Mais son utilisation n’est pas sans conséquences.

Un risque pour la santé des personnels exposés

Dans son rapport publié le 21 mars 2024, l’Anses rappelle les effets néfastes du protoxyde d’azote sur la santé : il peut entraîner une altération des performances cognitives, ainsi que des troubles de la fertilité et du développement. En cas d’expositions répétées ou à de concentrations élevées, il peut aussi provoquer des « atteintes hématologiques et immunitaires » ainsi que des « troubles du rythme cardiaque, des troubles psychiques et des atteintes neurologiques ».

Des résultats qui ont conduit, en mars 2023, l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) à classer la substance « comme toxique pour la reproduction (catégorie 1B) ».

Mais l’Anses a décidé d’aller plus loin.

Une nouvelle limite d’exposition professionnelle

Afin de protéger les praticiens, l’organisme recommande de nouvelles valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) au protoxyde d’azote.

Selon son rapport d’expertise, réduire « à 25 ppm (partie par millions) les expositions sur une période de 8 heures, soit 45 mg de protoxyde d’azote par mètre cube d’air » permettrait de limiter les principaux effets toxiques du NO2. Mais sans pour autant « exclure d’éventuels effets sur la fertilité » en l’absence de données.

Actuellement, il n’existe pas de valeur réglementaire pour encadrer la manipulation du protoxyde d’azote. Seule une circulaire, émanant de la Direction générale de la santé, préconise de limiter à « 25 ppm la concentration en N2O » dans les locaux. Mais elle ne concerne que le milieu des soins alors que le protoxyde d’azote est largement utilisé dans d’autres secteurs comme l’agroalimentaire ou l’aéronautique.

C’est pour cette raison que l’Anses conseille aux employeurs de « limiter au niveau le plus faible possible l’exposition au protoxyde d’azote lorsque son utilisation ne peut être évitée ».

Dernièrement, une étude avait montré que le Meopa (mélange de protoxyde d’azote et d’oxygène) pouvait traiter la dépression.