La « taxe lapin » annoncée par le Gouvernement pour 2025

Le 6 avril 2024, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé la possible mise en place de la « taxe lapin » dès 2025, une mesure destinée à récupérer 15 à 20 millions de rendez-vous médicaux non honorés chaque année.

Par Linda Lam, publié le 08 avril 2024

La « taxe lapin » annoncée par le Gouvernement pour 2025

Proposée, puis rejetée, et finalement avancée de nouveau : si la « taxe lapin » a nourrit des débats, elle pourrait bel et bien être effective en 2025 (sous réserve d’un vote favorable du Parlement). Gabriel Attal vient d’en préciser les contours.

Cinq euros pour un rendez-vous médical manqué en 2025

Le 13 février 2024, une nouvelle proposition de loi à l’Assemblée revisitait la « taxe lapin ». Mais ce week-end, lors d’une série d’annonces sur la santé relayées par la presse quotidienne régionale, le Premier ministre lui-même est revenu sur la mesure.

Envisagée dès le 1ᵉʳ janvier 2025, la « taxe lapin » consisterait à prélever une sanction financière de 5 euros pour chaque patient qui ne se présenterait pas à son rendez-vous médical ou qui ne l’aurait pas annulé 24 h à l’avance. Cette somme indemniserait directement le praticien lésé qui prendrait la décision finale de pénaliser (ou non) les patients selon les motifs invoqués.

Si la « taxe lapin » entrait en vigueur sous cette forme, la pénalité serait prélevée par les plateformes de prise de rendez-vous en ligne, comme Doctolib, ou par les praticiens eux-mêmes lors de la prise de rendez-vous, via l’empreinte bancaire.

« Récupérer 15 à 20 millions de rendez-vous médicaux »

Selon Gabriel Attal, cette mesure est avant tout destinée à « responsabiliser les patients », et à « répondre à un souci majeur des Français : la capacité de trouver un rendez-vous dans des délais acceptables ».

Le Gouvernement envisage ainsi de « récupérer » 15 à 20 millions de rendez-vous non honorés chaque année, un chiffre qui n’est actuellement attesté par aucune étude. En janvier 2023, l’Ordre national des médecins et l’Académie de médecine évaluaient entre 6 à 10 % le nombre de patients qui ne se présentaient pas, soit 27 millions de consultations perdues chaque année.

Une « taxe lapin » qui divise

Mais l’annonce suscite de vives critiques parmi certains professionnels de santé. Gérard Raymond, le président de France Assos Santé, y voit « une mesure de culpabilisation » pour les patients. D’après lui, ces désistements sont liés à la longueur des délais avant d’obtenir un rendez-vous.

À ce jour, il existe plusieurs solutions telles que les rappels par SMS ou par mail pour réduire les rendez-vous non honorés.