Urgences : 80 % des chirurgiens-dentistes souvent sollicités 

Selon une enquête menée auprès des praticiens libéraux de Nouvelle-Aquitaine, près de 80 % des chirurgiens-dentistes prennent en charge les soins non programmés dans les 36 heures suivant l'appel du patient.

Par Agnès Taupin, publié le 09 mai 2023

Urgences : 80 % des chirurgiens-dentistes souvent sollicités 

L’URPS (Union régionale des professionnels de santé) chirurgiens-dentistes de Nouvelle-Aquitaine a mené une enquête auprès de 1071 praticiens libéraux en partenariat avec l’Observatoire régional de la Santé. Le but de ce sondage était de quantifier les demandes de soins dentaires non programmés et de recueillir l’avis des praticiens sur des pistes d’amélioration de la gestion des soins d’urgence.

Prise en charge des urgences

80 % des chirurgiens-dentistes sont souvent sollicités pour des soins non programmés. Plus de 40 % des praticiens prévoient des créneaux spécifiques pour assurer ces soins d’urgence. Près de 80 % déclarent prendre en charge les soins non programmés dans les 36 heures suivant l’appel du patient. Lorsqu’ils ne peuvent pas répondre à une demande de soins non programmés, les deux tiers des chirurgiens-dentistes apportent un conseil téléphonique et organisent un rendez-vous ultérieurement.

Pour 7 cas sur 10, le soin non programmé concerne un patient du cabinet consultant pour des douleurs, en majorité. Pour près de 90 % des praticiens, la durée d’intervention est d’une demi-heure maximum, appuyée sur une radiologie dans 8 cas sur 10. Un acte technique est réalisé dans les trois quarts des cas. Un deuxième rendez-vous de soins est nécessaire pour 80 % des patients.

Créneaux d’urgence dédiés

L’éducation du patient sur la notion d’urgence ou sa sensibilisation sur l’hygiène bucco-dentaire sont les principaux axes de travail retenus par les chirurgiens-dentistes pour améliorer la prise en charge de soins d’urgence. La création d’une cotation spécifique dédiée aux soins non programmés est aussi évoquée par une majorité de professionnels, comme la mise en place d’un centre d’urgence dentaire public. Moins de 30 % des chirurgiens-dentistes évoquent la mise en place de créneaux d’urgence dédiés pour améliorer les pratiques de prise en charge.

Pour l’URPS CD NA, une formation à la régulation des soins non programmés pourrait être une perspective d’action à mettre en place. L’une des priorités de l’URPS de Nouvelle-Aquitaine est d’ ” accompagner les praticiens et leur équipe (…) à l’échelle du cabinet dentaire, avec des outils et des protocoles, pour hiérarchiser les demandes et mieux prendre en charge les soins non programmés “, déclare son président, le Dr Jacques Wemaere. Une autre piste d’action est de “ sortir les praticiens de leur isolement, en trouvant des solutions, des innovations, pour créer plus de lien entre les chirurgiens-dentistes eux-mêmes et décloisonner l’exercice “.

Territoire sous-doté

Plus de la moitié des chirurgiens-dentistes répondants estiment exercer sur un territoire sous-doté. Dans ces territoires, 75 % des praticiens considèrent que leur charge de travail est trop lourde. Plus de la moitié des chirurgiens-dentistes déclarent travailler plus de 35 heures par semaine pour des activités au fauteuil. Les activités hors fauteuil – par exemple les tâches administratives – représentent 6 à 10 heures de travail hebdomadaire pour un tiers des chirurgiens-dentistes.

La majorité des praticiens interrogés ne travaillent jamais le samedi (65 %). Près de 45 % des professionnels déclarent répartir leurs heures de travail sur 4 jours ou 4 jours et demi. Ils sont plus de 40 % à travailler de 5 à 6 jours par semaine. Plus de 75 % des praticiens se déclarent satisfaits de leur activité professionnelle. ” Ces chiffres sont encore plus positifs lorsque le praticien n’exerce pas seul, en territoire surdoté et avec une charge de travail jugée correcte “, commente l’URPS CD NA.