L’orthodontie dans le traitement pluridisciplinaire du sourire

 

Thérapeutique peu invasive, l’orthodontie est une étape s’inscrivant dans la réhabilitation globale du sourire. Elle permet d’améliorer l’harmonie faciale et dentaire en favorisant l’intégration prothétique finale.

Drs Guillaume Joseph et Sébastien Nicolas, publié le 19 mai 2017

L’orthodontie dans le traitement pluridisciplinaire du sourire

Lors d’une réhabilitation du sourire, il est naturel pour un praticien de penser immédiatement au type de restauration à réaliser, à la teinte proposée au patient, ou enfin au prothésiste auquel il aura recours. En parlant d’esthétique du sourire, il est facile de penser qu’il s’agit uniquement d’évaluer la position des dents dans le sourire ainsi que leurs formes pour imaginer la reconstruction prothétique future. Nous savons pourtant aujourd’hui que le sourire dépasse largement une simple qualité dentaire mais s’intègre dans une face mobile et dynamique [1]. L’importance de l’approche cosmétique sur les lèvres, que ce soit par le maquillage, mais aussi par l’augmentation de volume grâce aux injectables, montre bien que les simples notions dentaires sont dépassées [2]. Si durant des années, la prothèse semblait le seul moyen de corriger un sourire déficient, il est actuellement fréquent d’opposer les traitements orthodontiques aux traitements prothétiques lors de l’établissement de nos plans thérapeutiques dans les cas de restaurations du sourire chez l’adulte. Mais il est moins classique de penser que l’orthodontie peut s’insérer dans la réhabilitation du sourire et jouer un rôle majeur dans l’intégration de ce sourire dans la face.

L’analyse esthétique suit le principe des « poupées russes », c’est-à-dire qu’elle correspond à un élargissement de la vision du praticien ; (Fig.1 et 2). Regardons cette incisive centrale maxillaire gauche à restaurer pour réhabiliter le sourire ; (Fig.1 – rectangle rouge), puis regardons la face à la controlatérale ; (Fig.1 – rectangle bleu), puis dans le bloc incisivo-canin ; (Fig.1 – rectangle vert), puis en occlusion ; (Fig.2), dans une éventuelle bascule du plan d’occlusion ; (Fig.1 – pointillés jaunes), puis par rapport aux lèvres ; (Fig.1 – rectangle jaune), au plan sagittal médian ; (Fig.1 – pointillés bleus), par rapport à l’angle naso-labial, puis dans l’ensemble du visage de face et de profil ; (Fig.1 – rectangle blanc).

Ainsi, par cette démarche dite des « poupées russes », l’analyse esthétique devient complète et permet de repositionner les éléments dans le sourire ; (Fig.3a et 3b) et dans la face ; (Fig.4a et 4b).