Piercing à la langue et santé bucco-dentaire : quels impacts ?
Très populaire chez les jeunes, le piercing à la langue soulève de réelles interrogations sur ses effets à court et long terme. Une récente revue de la littérature met en lumière des risques souvent sous-estimés, essentiels à connaître pour la pratique clinique des chirurgiens-dentistes.

Le piercing à la langue, symbole d’expression personnelle et de mode, est désormais courant chez les adolescents et jeunes adultes. Pourtant, cette pratique peut entraîner des complications importantes sur la santé bucco-dentaire. Une étude publiée en septembre 2025 actualise les connaissances sur le sujet.
Piercing à la langue : quels effets sur les dents ?
Selon une récente étude publiée dans Clinics and Practice, le piercing à la langue expose les patients à des risques multiples : fractures dentaires, usure de l’émail, récession gingivale et infections locales ou systémiques. L’analyse a porté sur 257 articles publiés entre 1990 et 2025, dont 19 retenus pour leur pertinence clinique. Les auteurs rappellent que la présence d’un corps étranger dans la cavité buccale agit comme un point d’entrée pour les micro-organismes, surtout lorsque l’hygiène ou la stérilisation initiale est insuffisante.
La vascularisation dense de la langue augmente par ailleurs le risque d’hémorragie lors d’une pose mal exécutée. Parmi les complications les plus fréquentes, on observe l’érythème, les douleurs, l’œdème. D’ailleurs, le taux d’infection après la pose évolue entre 10 et 30 %. Ces chiffres augmentent en fonction de la qualité du piercing, de la stérilisation du matériel et du respect des consignes d’hygiène.
On note également chez les porteurs de piercing à la langue un risque accru de fracture dentaire, de récession gingivale, de prolifération tissulaire localisée ou encore d’usure de l’émail.
Prévention et rôle du chirurgien-dentiste
Les auteurs recommandent aux praticiens d’informer clairement leurs patients avant toute pose de piercing à la langue, en insistant sur l’importance de l’hygiène bucco-dentaire et du suivi post-procédure. Les chirurgiens-dentistes peuvent également repérer précocement les signes de complications et orienter vers un traitement adapté afin de limiter l’impact à long terme.