Examen bucco-dentaire : les syndicats de chirurgiens-dentistes ne décolèrent pas

Les CDF recommandent aux praticiens de surseoir à l'utilisation du dispositif inter-AMC et de revenir au payeur unique de l'Assurance Maladie pour l'EBD des 3-24 ans et les soins associés. 

Par Agnès Taupin, publié le 30 septembre 2025

Examen bucco-dentaire : les syndicats de chirurgiens-dentistes ne décolèrent pas

Le dispositif du nouvel examen bucco-dentaire (EBD) déclenche les foudres des syndicats de chirurgiens-dentistes. Les Chirurgiens-Dentistes de France dénoncent les dysfonctionnements, les charges administratives décuplées et surtout « la garantie de paiement prévue légalement et conventionnellement [qui] n’est pas respectée ». L’Union Dentaire fustige également les conditions de mise en place de ce nouvel EBD. Le syndicat avait appelé dès son lancement il y a six mois au refus de la réalisation de cet examen, ainsi que son « tiers payant mutuelle obligatoire ».

Si Les CDF saluent dans l’actuelle convention l’annualisation des examens et la politique de prévention à laquelle est amenée à contribuer les complémentaires santé, elle s’insurge contre l’imposition du contrat de tiers-payant avec l’inter-AMC, du fait d’une série de difficultés. Pour le syndicat, les chirurgiens-dentistes se heurtent à l’impossibilité récurrente de vérifier les droits complémentaires des patients, à des rejets injustifiés, des dossiers égarés, des impasses informatiques et des facturations non réglées même après réclamations. Ce sont pour le syndicat « autant d’obstacles rédhibitoires à la mise en œuvre du tiers payant complémentaire ».

Défaillance du dispositif de l’examen bucco-dentaire

Les CDF s’appuient sur de nombreux témoignages de praticiens qui « attestent tous les jours de la défaillance du dispositif inter-AMC, et le taux de rejet est loin d’être marginal ». Les CDF recommandent aux chirurgiens-dentistes « de surseoir à l’utilisation du dispositif inter-AMC et de revenir au payeur unique 100 % AMO pour l’EBD des 3-24 ans et les soins associés », dans un communiqué publié le 25 septembre, juste avant le lancement de la grande campagne médiatique de l’Assurance Maladie sur le thème : M’T dents tous les ans.

L’Union Dentaire appelle également la CNAM à prendre en charge le paiement de 100 % du coût des soins. De son côté, le Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes annonce lancer une pétition et exhorte la profession à la mobilisation pour que l’Assurance Maladie obligatoire redevienne l’interlocuteur unique des chirurgiens-dentistes.

Le bras de fer est donc clairement engagé entre syndicats et Assurance maladie. Les CDF dénoncent même l’usage des termes « offert » et « gratuit » employés pour l’examen dans la campagne de l’Assurance Maladie. Une communication qu’ils jugent « inconvenante et inappropriée », pouvant exposer à une pression de la part des patients convaincus de bénéficier d’une gratuité des soins « alors qu’il s’agit d’un tiers payant, hélas totalement dysfonctionnel ».