Vers un statut de dentiste junior ?
L'IGAS et l'IGÉSR ont édité un rapport sur une réforme du troisième cycle des études odontologiques.

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) ont conduit une mission pour proposer une réforme structurelle du troisième cycle des études odontologiques. Ce cursus, organisé en voie courte (diplôme de chirurgien-dentiste en un an) et voie longue (diplôme d’études supérieures en trois ou quatre ans), doit s’adapter aux besoins de santé bucco-dentaire actuels.
Le rapport fait plusieurs constats, à commencer par une insertion professionnelle inégale et une expérience clinique parfois concentrée sur un nombre limité de pratiques. Il signale aussi » un encadrement des étudiants fragilisé par le tarissement du vivier hospitalo-universitaire et une offre marquée par d’importants déséquilibres territoriaux « . Selon le document, la lisibilité pour le grand public reste limitée, certaines pratiques à exercice exclusif apparaissant à tort comme des spécialités, « ce qui brouille la compréhension du rôle des chirurgiens-dentistes « , observent les deux inspections dans un communiqué.
Création d’un DES d’odontologie générale
Les recommandations émises visent à » consolider l’adossement universitaire de la filière et à rapprocher la professionnalisation des chirurgiens-dentistes de celle des autres professions de santé « . La création d’un diplôme d’études supérieures (DES) d’odontologie générale forme le cœur de la réforme du cycle court. Elle prévoit un allongement des stages, la formation de maîtres de stage ainsi que le renforcement d’un maillage territorial. En outre, une année probatoire obligatoire pour tous, y compris pour les diplômés européens, sécuriserait l’entrée dans l’exercice libéral.
Année de consolidation sous le statut de chirurgien-dentiste junior
Pour le cycle long, la mission recommande l’uniformisation des DES à quatre ans, comportant une année de consolidation sous le statut de chirurgien-dentiste junior, » permettant aux étudiants de développer progressivement les compétences nécessaires à la réponse aux besoins de santé publique « .
La réussite de la réforme passera » par le renouvellement stratégique des forces académiques et hospitalières : création d’un corps d’enseignants en odontologie générale, recrutement de personnels hospitaliers polyvalents et instauration d’un statut de post-interne assistant hospitalo-universitaire « , soulignent l’IGAS et l’IGÉSR. L’ensemble de ces orientations ont pour but de renforcer la qualité de l’enseignement et des soins, tout en préparant l’avenir de la profession.