Faut-il avoir un défibrillateur et de l'adrénaline au cabinet dentaire ?
Un drame survenu l'an dernier dans un cabinet dentaire, à la suite d'une anesthésie, rappelle des sujets d'importance : la trousse d'urgence et le défibrillateur.
Une sexagénaire bordelaise est décédée le 3 juillet dernier, au lendemain d’une intervention chez un chirurgien-dentiste, en Gironde. La retraitée qui avait rendez-vous pour la pose d’implants a été victime d’un malaise cardiaque quelques minutes après l’anesthésie. Transportée par les secours au CHU de Bordeaux, la victime décédera le lendemain. Ses enfants ont porté plainte en novembre dernier pour homicide involontaire. Le fils de la victime déplore, sur France 3 Nouvelle Aquitaine ” l’absence d’un défibrillateur cardiaque dans le cabinet et de doses d’adrénaline pour faire réagir le cœur “.
Trousse d’urgence complète
Le drame, heureusement extrêmement rare, rappelle un sujet d’importance au cabinet dentaire, celui d’exercer en assurant la sécurité de ses patients 1. Il faut en premier lieu disposer d’une trousse d’urgence complète, pour pallier tout accident. Pour le Dr Éric Lenfant, président de l’URPS chirurgiens-dentistes Auvergne Rhône-Alpes, il est, face à un risque vital, conseillé d’avoir de l’adrénaline qui cependant présente pour le praticien deux inconvénients majeurs : une péremption très rapide et des effets secondaires. L’Ordre national des chirurgiens-dentistes intègre l’adrénaline dans la trousse minimale d’urgence 2 ” recommandée par les sociétés savantes ” au titre des médicaments d’urgence, avec le salbutamol et l’oxygène.
Quant au défibrillateur, le cabinet dentaire échappe à l’obligation de s’en équiper, impératif qui incombe aux ERP de catégorie 5. Cependant le Dr Éric Lenfant le recommande ” dans la mesure où on évoque un risque vital (…). Ceci dit chaque praticien est seul juge de l’utilité d’un DSA ou DAE au sein de son cabinet. En revanche l’oxygène, lui, est obligatoire “.
Le président de l’URPS mentionne l’intérêt des modèles de ” défibrillateurs semi-automatiques DSA où le praticien appuie sur un bouton pour provoquer le déchocage, ou des défibrillateurs totalement automatiques “.
1. Article R4127-204 du Code de la santé publique.
2. ONCD La Lettre, n°192, septembre-octobre 2021.