Dentaire365 : Comment définiriez-vous l’accord que Biotech Dental vient de conclure avec le distributeur américain de produits médicaux Henry Schein : un rachat ou une alliance ?

Philippe Veran, président de Biotech Dental : Il s’agit d’une alliance entre deux groupes. Je souhaitais que mon entreprise progresse et pour cela avoir un accès au réseau de clients d’Henry Schein, sans différence avec les autres sociétés du distributeur. Henry Schein va acquérir un peu plus de la majorité des parts de Biotech Dental, qui va acheter une participation équivalente au sein d’Henry Schein. Il s’agit d’un contrat équilibré, un mariage favorable aux deux parties, prévu pour dix ans. Je continue à diriger Biotech Dental et je conduirai la nouvelle division d’Henry Schein orthodontie.

Allez-vous garder toute liberté sur les décisions stratégiques de Biotech Dental ?

Tout à fait, c’est la règle chez Henry Schein.

Auriez-vous imaginé, lorsque vous avez pris les rênes de Biotech Dental, nouer un partenariat avec un géant mondial de la
dentisterie ?

Je dirige Biotech depuis 1998. C’est une belle histoire de construction d’une entreprise qui n’a pas cessé de se développer, depuis ses débuts, en 1987. Avec Henry Schein, l’objectif de Biotech Dental est de se placer parmi les plus grosses sociétés mondiales de la dentisterie.

Vous êtes membre de la French Care et de la French Tech et avez reçu le label ” Origine France Garantie “. Votre alliance avec le géant américain Henry Schein ne remet pas en cause votre position de défenseur du Made in France ?

C’est tout l’inverse. Nous venons de construire une usine à Salon-de-Provence, d’un investissement de 15 millions d’euros, qui est le plus grand site de production d’aligneurs d’Europe. C’est dans cette usine que seront fabriqués les aligneurs du groupe Henry Schein. Avec cette alliance, Biotech Dental va disposer du plus grand réseau de clients du monde. Nous allons élargir la gamme de produits orthodontiques du groupe Henry Schein dont la part la plus importante sera fabriquée dans notre usine. Comme l’a dit le dirigeant du distributeur, le centre d’excellence et d’expertise d’Henry Schein orthodontie sera à Salon-de-Provence.

Combien d’aligneurs envisagez-vous de fabriquer à terme ?

Au début 2023, la production sera de 6 000 unités. La capacité maximale de l’usine, qui n’est pas encore atteinte aujourd’hui, sera de 14 000 unités. Mais on peut imaginer doubler la surface actuelle du site de production et dans ce cas, à terme, la capacité de l’entreprise pourrait atteindre 28 000 unités par jour. Le plan d’embauche prévu pour Smilers est de 300 personnes sur les cinq prochaines années.

Quels développements envisagez-vous pour les autres secteurs d’activités de Biotech Dental ?

Biotech Dental va continuer de se développer à l’international et pourra s’appuyer sur le réseau d’Henry Schein pour accéder à de nouveaux marchés.

Quelles perspectives prévoyez-vous pour la dentisterie et les praticiens dans les années à venir ? 

Les plateformes numériques en dentisterie permettent de réaliser autant de tâches que peut le faire un smartphone pour la vie quotidienne. Elles permettent de passer des commandes, valider un plan de traitement, bénéficier de l’assistance technologique procurée par l’intelligence artificielle. La dentisterie numérique va conduire à une uniformisation des outils pour faciliter l’exercice quotidien. Le geste du chirurgien-dentiste restera fondamental, mais avec une technologie toujours plus poussée et une organisation du cabinet simplifiée.