Aérosols : un dispositif pour capturer les gouttelettes en cabinet

Matthias Vanoni et Raymond Morel, deux ingénieurs français, ont mis au point Stopaero, un aspirateur capable capturer les gouttelettes et autres aérosols se propageant à l'intérieur des cabinets dentaires. Un prototype a été testé début mars chez un praticien plutôt satisfait du résultat. 

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 09 mars 2021

Aérosols : un dispositif pour capturer les gouttelettes en cabinet

Tous les chirurgiens-dentistes le savent : chaque opération dentaire projette des aérosols. Or, depuis le début de la pandémie, il a été prouvé à maintes reprises que ces gouttelettes pouvaient contenir des coronavirus vivants, si la personne qui les a émises est infectée, augmentant alors ainsi les risques de contamination à la Covid-19. Ainsi, les praticiens et leurs employés sont donc en première ligne. Afin de les protéger de ce risque, Matthias Vanoni et Raymond Morel, deux ingénieurs français, ont mis au point Stopaero, un aspirateur destiné à capturer les gouttelettes et autres aérosols se propageant à l’intérieur des cabinets dentaires.

C’est sur la demande d’amis dentistes espagnols que les deux compères, à l’origine de l’aérateur Airplusplus qui aide à mieux respirer avec le masque, se sont mis en tête de trouver une solution au problème des aérosols. L’objectif étant qu’ils soient aspirés “directement dans la bouche sans avoir le temps de partir atteindre les visages de l’équipe dentaire, explique Matthias Vanoni, ingénieur de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et doctorant de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, à L’Est Républicain dans un article paru le 7 mars. Le dispositif a été re-designé sur le modèle de l’aspire-salive. Il fallait que cela soit malléable et pas trop intrusif dans la bouche du patient”. Les ingénieurs ont donc créé un embout fait de silicone, qu’ils ont relié à un tube d’inspiration. Celui-ci capturerait toutes les formes de projections et permettrait de réduire l’émission d’aérosols de plus de 90 %.

Une fois l’outil mis au point, les ingénieurs ont ensuite breveté Stopaero et, il y a quelques jours, un prototype a été testé dans un cabinet dentaire de Montbéliard (Doubs, Bourgogne-Franche-Comté). Le résultat “semble intéressant”, déclare aujourd’hui le praticien à L’Est Républicain. Selon lui, le “petit entonnoir est plus efficace qu’un traditionnel aspire-salive” et “apporte un plus”.

Les deux ingénieurs n’en sont pas à leur coup d’essai

Il y a quelques mois, Matthias Vanoni et son acolyte Raymond Morel, ingénieur et docteur en mathématiques, avaient déjà fait parler d’eux en mettant au point un aérateur en plastique à placer sous le masque chirurgical pour mieux respirer. Créant une poche d’air ventilée par plusieurs canaux, ce dispositif “permet de mieux évacuer l’air et de renouveler celui inspiré à chaque respiration sans toutefois compromettre les qualités protectrices du masque”, expliquait alors le duo. Cerise sur le gâteau, l’aérateur Airplusplus empêche la buée sur les lunettes.

Fort de cette heureuse conséquence, Matthias Vanoni a ensuite mis au point un clip antibuée, commercialisé pour 7 euros et réutilisable à l’infini. “C’est un dispositif en silicone incluant un élément de mémoire de forme qui se fixe entre le nez et les lunettes. Il résout le problème de la buée en créant un décalage précis entre le nez et les lunettes sans modifier le champ ou la qualité de vision”, explique-t-il à L’Est Républicain.