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Seniors : une mauvaise santé buccale associée à un risque de sarcopénie et de diabète

Une nouvelle étude japonaise fait le lien entre déclin de la santé buccale, la perte de masse et de force musculaire et le diabète chez les personnes âgées. 

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 27 août 2021

Seniors : une mauvaise santé buccale associée à un risque de sarcopénie et de diabète

Nombreuses sont les recherches ayant identifié des liens entre santé bucco-dentaire, sarcopénie et diabète. Aujourd’hui, une nouvelle étude japonaise fait le lien entre détérioration de la santé buccale, perte de masse et de force musculaire squelettique et une hyperglycémie. Les résultats sont parus cet été dans la revue PLOS ONE.

Dans le cadre de l’étude Shimane CoHRE (Center for Community-Based Healthcare Research and Education), menée à l’été 2017 par l’université de Shimane à Matsue au Japon, les chercheurs ont utilisé les données obtenues pour le programme d’examen annuel de santé japonais. Celles-ci concernaient 365 adultes âgés de 40 à 74 ans, vivant dans la ville rurale d’Onan, située à l’ouest de l’archipel. Les scientifiques ont alors évalué la fonction masticatoire des participants et ont compté le nombre de dents restantes pour établir l’état de santé bucco-dentaire.

Concernant la sarcopénie, ils ont évalué la force de préhension (mesure de la force maximale volontaire de la main), l’indice des muscles squelettiques, la circonférence des mollets et un éventuel diagnostic de ce trouble qui se caractérise par une diminution significative de la masse et de la force musculaire au fil de l’âge. Pour dépister le diabète chez les participants, ils ont mesuré les niveaux d’hémoglobine A1c sérique.

Quelques limites

Après ajustement de tous les facteurs de confusion, ils ont remarqué qu’un faible niveau de fonction masticatoire et un faible nombre de dents restantes étaient largement associés à une diminution de la force de préhension, à une éventuelle sarcopénie et à une probabilité plus élevée de développer un diabète.

Cette étude présente toutefois “plusieurs limites”, concèdent les chercheurs. “Premièrement, nous avons utilisé une conception transversale, ce qui exclut la possibilité d’inférence causale entre la santé bucco-dentaire, la sarcopénie ou le diabète. En raison de la relation bidirectionnelle entre le diabète sucré et la sarcopénie chez les personnes âgées, l’existence d’une condition peut augmenter le risque de développer l’autre. Par conséquent, notre étude n’a pas pu expliquer les relations de cause à effet entre la santé bucco-dentaire, la sarcopénie et le diabète sucré”, avancent-ils avant de rappeler la petite taille de l’échantillon de leur étude. Cette dernière n’a par ailleurs pas pu contrôler l’impact de facteurs non désirés (maladies parodontales, brossage de dents…) sur le lien entre santé bucco-dentaire, sarcopénie ou diabète. Des recherches plus approfondies sont donc nécessaires pour étudier ces associations.

Ce qui n’empêchent pas les scientifiques de conclure : “Nos résultats suggèrent que l’amélioration de la santé bucco-dentaire, y compris le maintien de la fonction masticatrice et des dents restantes, peut contribuer à la prévention de la sarcopénie et du diabète sucré chez les personnes âgées.”

Quelle prévalence ?

Au fur et à mesure que l’on prend de l’âge, la sarcopénie paraît malheureusement inévitable. Le diagnostic comprend quatre étapes : examen clinique, évaluation de la force musculaire, confirmation par la composition corporelle et détermination de la gravité du trouble par des tests de fonctionnalité musculaire. Accroître son apport en protéines d’origine animale pourrait toutefois ralentir le phénomène chez les personnes âgées en aidant la force musculaire et donc la mobilité.

Les risques de diabète augmentent eux aussi avec l’âge. Selon Santé Publique France, de 70 à 85 ans, un homme sur cinq et une femme sur sept  sont traités pharmacologiquement pour cette maladie. La prévalence de celle-ci semble également croître au fil du temps : en 2019, en France, 5,9 % de personnes étaient pharmacologiquement traitées pour le diabète contre 4,6 % en 2012.