La Colombie adopte une loi radicale contre la malbouffe

En novembre 2023, la Colombie est devenue l’un des premiers pays à taxer sévèrement les aliments ultra-transformés grâce à sa loi anti-malbouffe. Une « initiative historique » selon la Fédération dentaire internationale (FDI).

Par Linda Lam, publié le 02 février 2024

La Colombie adopte une loi radicale contre la malbouffe

Depuis 2016, le gouvernement colombien tente de promouvoir une alimentation plus saine pour diminuer la prévalence des maladies non transmissibles (MNT), notamment des maladies bucco-dentaires dans le pays. Il vient de franchir un nouveau cap.

Les produits ultra-transformés dans le viseur de la Colombie

Pour dissuader les habitants de consommer des aliments ultra-transformés, néfastes pour la santé, le gouvernement colombien a décidé de les taxer durement. Il a progressivement augmenté leur prix de 10 % fin 2023. Cette hausse sera portée à 15 % en 2024 et à 20 % en 2025.

Parmi les produits indésirables, « manufacturés et prêts-à-manger », on retrouve des aliments régulièrement consommés par les Colombiens comme « les chips, les plantains et le manioc, les fritures », mais également « les biscuits, les glaces, les sodas, les chocolats, les bonbons » ainsi que « les pizzas, les hamburgers, les mazorcadas et les hot-dogs ».

Cette taxe s’accompagne d’un système d’étiquetage situé sur la face des emballages. Il permettra aux consommateurs de repérer facilement les niveaux élevés en sel, sucres ajoutés et graisses saturées de chaque produit. Un dispositif simple pour les aider dans leurs choix alimentaires.

Une loi radicale pour lutter contre la malbouffe

Des mesures fortes qui s’expliquent par les habitudes de consommation en Colombie.

En effet, les Colombiens apparaissent comme les plus gros consommateurs de sel, avec 12 g par habitant et par jour (alors que l’OMS n’en recommande que 5 g). Selon les chiffres officiels, plus de la moitié des adultes colombiens, âgés de 18 à 64 ans, sont en surpoids ou obèses. Un facteur qui contribue à augmenter les risques de maladies cardiovasculaires et d’hypertension.

La FDI a salué cette initiative qu’elle juge « historique » pour résoudre les problèmes de santé en Colombie, notamment en termes de maladies bucco-dentaires. Elle est elle-même en croisade contre les sucres libres présents dans l’alimentation.