bannière dentsply sirona cerec go 990x122

Affaire Dentexia : 45 dossiers retenus sur 1 600

Dans le dossier Dentexia, seules 45 plaintes pour atteintes corporelles seraient retenues sur plus de 1 600 victimes identifiées. Cette décision, intervenue après la clôture de l’information judiciaire, suscite une vive inquiétude chez les victimes et leurs représentants.

Par Violette Pelletier, publié le 04 décembre 2025

Affaire Dentexia : 45 dossiers retenus sur 1 600

Liquidée en 2016, la structure Dentexia est aujourd’hui au cœur d’une instruction judiciaire majeure liée à des escroqueries dentaires présumées. De nombreuses victimes présentent des préjudices dentaires et financiers importants, tandis que les orientations actuelles de la justice font débat.

Escroqueries dentaires : des victimes aux séquelles parfois irréversibles

Selon les éléments communiqués, plus de 1 600 patients se déclarent victimes des pratiques de Dentexia, réseau de centres dentaires low cost implantés à Paris, Lyon, Vaulx-en-Velin et Chalon-sur-Saône, fermé en 2015. Les juges d’instruction ont clôturé le 29 août 2025 l’information judiciaire portant sur un dossier de 180 tomes. Selon la présidente de l’association « La Dent Bleue », seules 45 plaintes ont été retenues pour des atteintes corporelles, contre plusieurs centaines de cas signalés initialement. Les témoignages recueillis évoquent des extractions dentaires rapides, des poses d’implants incomplètes et une absence de finalisation des traitements. Certaines victimes rapportent des dommages visibles et, dans certains cas, irréversibles. Le mode de fonctionnement des centres impliquait un paiement anticipé obligatoire. Pour rappel, le ministère de la Santé avait débloqué, dès 2017, une aide à la reprise de soins pour environ 500 anciens patients de Dentexia.

Une procédure judiciaire toujours en cours

Les dirigeants de Dentexia, Pascal Steichen et Nicolas Aimar, ont été mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, dont tromperie aggravée, escroquerie en bande organisée, fraude fiscale et complicité de violences ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente. En parallèle, 32 chirurgiens-dentistes ont été entendus par les juges d’instruction en 2023. Ils ont été placés sous le statut de témoins assistés, notamment pour des faits de blessures involontaires et de violences ayant entraîné des séquelles permanentes. Plus de 600 expertises individuelles ont été ordonnées afin d’évaluer les dommages corporels subis par les patients. Les associations de victimes demandent désormais une clarification sur les critères ayant conduit à la sélection des 45 dossiers retenus.