Les dix commandements de la FDI pour sécuriser l’après-Covid

La Fédération dentaire internationale a rendu public le 2 juin 2020 dix préconisations à destination des autorités sanitaires nationales et des praticiens pour répondre aux défis bucco-dentaires du monde d’après.

Par François Gleize, publié le 11 juin 2020

Les dix commandements de la FDI pour sécuriser l’après-Covid

L’épidémie perturbe considérablement la pratique dentaire dans le monde entier. Le Conseil de l’organisation relève qu’en l’absence de traitement et de vaccin, le contrôle des infections ne peut que passer par des mesures de santé publique non-pharmaceutiques, seuls moyens de lutter contre la pandémie. Il souligne également que la survie de nombreux cabinets dentaires est menacée par les défis économiques et sociaux qui découlent de la restriction des soins.

  1. La santé bucco-dentaire est une composante fondamentale de la santé et du bien-être général. Elle constitue un service public essentiel qui doit rester accessible au plus grand nombre. Les autorités nationales doivent mettre en œuvre des réglementations efficaces pour améliorer l’accès aux soins : organisation de la télémédecine, accueil des urgences dentaires, et campagnes de prévention.
  2. Les professionnels de santé bucco-dentaire doivent être associés à toutes les discussions qui relèvent de la réglementation et de la supervision des prestations de soins pendant l’épidémie.
  3. Les autorités nationales devront s’efforcer de soutenir financièrement et administrativement les chirurgiens-dentistes libéraux propriétaires de leur cabinet. Cela peut passer par des mesures fiscales, afin de réduire la charge financière pour assurer la poursuite des soins pendant, et après la pandémie.
  4. Toute la réglementation et les recommandations destinées aux professionnels de santé doivent prendre en compte la situation sanitaire globale et les besoins à l’échelle nationale, et pas uniquement le risque individuel d’infection des praticiens ou de leurs patients.
  5. Les professionnels de santé doivent observer strictement toutes les directives et les règles nationales en vigueur, y compris celles relatives aux équipements de protection individuelle (EPI), aux protocoles de traitement et aux procédures d’accueil des patients.
  6. Les autorités nationales doivent garantir un accès facile aux EPI, à des coûts raisonnables.
  7. Les professionnels de santé bucco-dentaire ont la responsabilité d’assurer les soins d’urgence, dans la mesure du possible, et en se conformant aux réglementations nationales.
  8. Les acteurs de la santé bucco-dentaire doivent accroître leur effort de communication en matière de prophylaxie pour diminuer le besoin en traitements et réduire l’impact financier pour les systèmes de santé, notamment en évitant les visites dentaires non-nécessaires.
  9. Les chirurgiens-dentistes ont la responsabilité de protéger la santé et le bien-être de leur personnel, ainsi que de leurs patients.
  10. Des recherches plus approfondies sur le SRAS-CoV-2 et sur son mode de transmission, spécifiquement dans le cadre de la pratique dentaire, sont essentielles pour informer adéquatement les professionnels et adapter les protocoles. Notamment en raison de l’aérosolisation de microgouttelettes de salive pendant le soin.