L'IFRO fête ses 20 ans à l'ADF : retour sur évènement

Le 24 novembre, l’Institut français pour la recherche odontologique (IFRO) a fêté ses 20 ans lors du Congrès de l'ADF, au Palais des Congrès de Paris.

Par Raphaëlle de Tappie, publié le 30 novembre 2021

L’IFRO fête ses 20 ans à l’ADF : retour sur évènement

Joyeux anniversaire ! Après l’édition annulée de l’ADF en 2020, l’Institut français pour la recherche odontologique (IFRO) créé en 2000, a enfin pu fêter ses 20 ans lors d’un cocktail organisé au Congrès le 24 novembre. L’occasion également de dévoiler l’identité du gagnant, ou plutôt de la gagnante, du prix ADF recherche : Sandra Roumani, de l’Université Aix-Marseille, pour sa thèse “Optimisation de la régénération osseuse à l’aide d’un hydrogel élasto mimétique”. Retour sur évènement.

« Cela fait 20 ans que l’IFRO existe », rappelle Joel Trouillet, secrétaire général de l’ADF et trésorier de l’IFRO en préambule de son discours d’ouverture. L’institut a été créé en 2000, à l’initiative de l’ADF, d’universitaires et de partenaires industriels, avec pour objectif de fédérer un « organisme privé et indépendant dans ses choix pour soutenir la recherche en odontologie ».  « Promouvoir la recherche, trouver des partenaires pour la soutenir et l’encourager. Ce pari n’était pas une simple question financière mais aussi la volonté de donner à l’odontologie une culture nouvelle avec, comme toutes les autres disciplines médicales, une activité de recherche. Il fallait sortir du carcan en dentaire pour aller vers une médecine buccodentaire », détaille Joel Trouillet.

« Aujourd’hui force est de constater que c’est en route », se félicite le praticien Languedocien de son accent ensoleillé qui égaye la grisaille parisienne. Et d’énumérer les actions accomplies par l’Institut au fil des ans : « 138 lauréats bénéficiaires d’une subvention ou d’une bourse de laboratoire, plus d’un million d’euros été alloués à la recherche et plus de 100 publications internationales dans les dix dernières années. » « Nous sommes fiers de ce bilan. Nous pensons avoir contribué à promouvoir la recherche en odontologie et ce, quelle que soit la thématique », se réjouit-il.

88 laboratoires en lien avec l’odontologie en France

Pour rappel, chaque année, l’IFRO lance un appel à projets de soutien à la recherche dans le domaine de l’odontologie. Cette année, l’appel à « projets de recherche émergents », lancé en septembre, a pour thème : la « santé bucco-dentaire ».

 « Le lauréat de l’IFRO pose le pied à l’étrier, (…) son projet devient un tremplin pour des projets de plus grande envergure, régionaux, nationaux ou européens. Ceux-ci sont le plus souvent collaboratifs, avec des partenaires publics ou privés », poursuit Joel Trouillet qui rappelle que tout est mis en œuvre « pour que la médecine bucco-dentaire ait son institut de recherche collaborative ».  

Mais, malheureusement, les « pionniers » ont rencontré diverses difficultés, la principale étant « la reconnaissance de leur crédibilité scientifique par l’ensemble de la communauté scientifique et médicale. »  « On mesure donc la volonté considérable mise en œuvre sur un temps relativement court pour donner à l’odontologie son label économique et demain son label Carnot ». Aujourd’hui, l’IFRO recense 88 laboratoires en lien avec l’odontologie en France.

« La vision étriquée de la bouche en dehors du reste du corps humain est obsolète. Il est maintenant admis que la santé bucco-dentaire est étroitement liée à la santé en général », se réjouit Joël Trouillet. Avant de conclure, sous une salve d’applaudissements : « Il reste beaucoup à faire ensemble (…) Longue vie à l’Institut et bon anniversaire ! »

La sélection des projets se fait de “façon indépendante”

Martine Bonnaure-Mallet, la présidente de l’IFRO, prend ensuite la parole pour évoquer les nouveaux projets en cours. Parmi eux, « essayer d’avoir le label Carnot », comme évoqué précédemment mais aussi se présenter lors de l’appel à projets du ministère de l’Institut supérieur de la recherche et de l’innovation. « Nous ne serons pas nécessairement lauréats mais cela montrera que la filière de la médecine buccodentaire existe », insiste-t-elle, avant de présenter les différents « pilotes » de l’Institut, pour la communication, la recherche de partenaires industriels ou encore la relation avec la jeunesse.  

Sylvain Catros, ancien bénéficiaire d’une bourse IFRO qui l’a « beaucoup aidé » et qui gère aujourd’hui les partenariats, enchaîne. « La recherche de partenariats est fondamentale car ils permettent d’autoriser de l’argent pour financer des projets », explique-t-il, rappelant que la principale difficulté consiste à « essayer d’expliquer aux partenaires industriels que la sélection des projets est faite de façon très professionnelle ». « De façon indépendante et de façon externe. Le conseil scientifique n’est pas là pour choisir les projets », insiste-t-il.  

« On va simplement aller rechercher des experts du domaine, extérieurs, internationaux, en rapport avec les thématiques qui sont proposées. Et sur la base de ces expertises, on va classer les projets et distribuer les bourses », détaille le praticien, qui exerce à Bordeaux. Pour lui, il est « extrêmement important » d’expliquer aux industriels « que l’argent qui sera injecté sera distribué auprès des jeunes chercheurs, c’est quand même le principal objectif ». Il s’agit de les « financer de façon impartiale et sur des bases scientifiques ».

“J’ai tout à découvrir dans ce domaine”

Sophie Domejean (Université de Clermont Ferrand), qui s’occupe de la communication de l’Institut, prend ensuite la parole pour annoncer à l’assemblée la création du site flambant neuf de l’IFRO : ifro.eu. Vous pourrez y trouver des informations sur l’historique de l’institution, ses membres, ses missions, des interviews de lauréats récompensés ou encore les publications référencées depuis 2009.

Arrive enfin l’heure de la remise de prix. Six participants étaient en lice et ont rencontré le jury pour leur présenter leur travail de recherche. C’est Sandra Roumani qui l’a convaincu avec brio lors de ce « speed dating ». Sous un tonnerre d’applaudissements, la jeune femme déclare : « Je ne suis pas dentiste à la base et c’est intéressant et de pouvoir vous montrer qu’on peut faire des choses en régénération osseuse. J’ai tout à découvrir dans ce domaine. Merci. » Il est désormais temps de profiter du cocktail.