L'évolution du secteur dentaire à l'horizon 2035

Le Comident, association représentant les fabricants et distributeurs de produits dentaires, a réalisé une étude prospective sur les mutations à venir de la filière bucco-dentaire.

Par Agnès Taupin, publié le 09 juillet 2025

L’évolution du secteur dentaire à l’horizon 2035

Le Comident, association professionnelle des fabricants et distributeurs de produits bucco-dentaires, a rassemblé 150 acteurs de la filière lors de ses rencontres annuelles, le 19 juin, à Paris. Il a présenté à cette occasion une étude prospective sur le secteur, réalisée par le cabinet Kéa. Cette étude, qui dresse les scénarios d’évolution du secteur dentaire à l’horizon 2035, fait ressortir plusieurs tendances de fond. 78 % des répondants à cette étude en ligne considèrent que le secteur dans les années à venir pourrait évoluer d’une manière significative, mais que de nombreux freins et contraintes peuvent ralentir cette dynamique. 82 % des répondants identifient un changement de paradigme dans lequel la prévention va prendre une place grandissante. 63 % des répondants constatent que le cadre de régulation des acteurs du secteur bucco-dentaire est plus strict. 88 % des personnes interrogées reconnaissent une digitalisation de plus en plus forte, 86 % une révolution thérapeutique, et 76 % perçoivent l’essor de nouveaux métiers sur de nouveaux champs de compétences (délégation de tâches, datas, règlementaire).

Usages numériques

Le secteur dentaire est de plus en plus confronté à l’évolution des usages numériques : recherche d’avis en ligne, prise de rendez-vous sur des plateformes, accès au dossier médical dématérialisé. L’information médicale accessible sur Internet renforce l’autonomie des patients et même parfois, un sentiment de défiance. En parallèle, de nouvelles formes de soins émergent, comme la télédentisterie pour le triage ou le suivi à distance, notamment en EHPAD ou en milieu isolé.

Selon l’étude, « les patients expriment des attentes croissantes en matière de clarté tarifaire, de meilleure couverture des soins et de simplification de l’accès au dentaire. Ils recherchent plus de réactivité, une prise en charge administrative fluide et une lisibilité renforcée du parcours de soins ». La qualité de la relation avec le praticien devient centrale : « Écoute, pédagogie et communication sont au cœur de l’expérience patient », commente le Comident. La transparence sur les traitements proposés, leurs coûts et les alternatives possibles sont désormais perçus comme une « exigence légitime », souligne l’étude. Des attentes qui appellent à « repenser le soin comme une expérience globale, pas seulement technique », indique le Comident.

Équipe de soins pluriprofessionnelles

À l’horizon 2035, « le chirurgien-dentiste devra devenir un professionnel augmenté, capable de coordonner une équipe, de manager des outils numériques, de travailler en réseau », prévoit l’étude. Une projection qui induit l’ouverture de la formation initiale à de nouveaux contenus : gestion, communication, coordination, numérique. Par ailleurs, de nouveaux métiers pourront émerger et être reconnus dans les cabinets dentaires : assistants dentaires de niveau II, hygiénistes, coordinateurs de parcours. Le secteur s’orientera d’autre part vers une organisation en équipes de soins pluriprofessionnelles pour absorber la demande.

L’étude du Comident souligne, in fine, l’importance de l’attractivité. « Dans dix ans, les jeunes professionnels choisiront leur lieu d’exercice selon la qualité de l’environnement, l’organisation, le sens donné à leur travail. Le cabinet ne devra plus être un lieu d’isolement technique, mais un collectif soignant, attractif, innovant, et fidèle. »