Maternité des chirurgiennes-dentistes : concilier congé et activité libérale
Selon une enquête récente menée auprès de 375 praticiennes, la majorité des femmes interrogées rencontrent des difficultés à concilier grossesse, congé maternité et maintien de leur activité professionnelle.

Les Chirurgiens-dentistes de France (Les CDF) demandent la mise en place d’un dispositif adapté, capable de garantir à chaque praticienne un congé maternité serein, sans compromettre la pérennité de son cabinet ni sa carrière.
Maternité des chirurgiennes-dentistes : un dispositif encore insuffisant
Le congé maternité, bien qu’étant un droit, est souvent écourté par de nombreuses praticiennes, en raison de contraintes financières et organisationnelles. Une enquête publiée par les CDF en juillet 2025 met en avant le poids significatif que représentent les charges fixes, le coût du plateau technique et les prélèvements obligatoires, notamment l’Urssaf et la CARCDSF.
La majorité des praticiennes interrogées souligne que, même lorsqu’un remplaçant est trouvé, les charges du cabinet ne sont pas compensées. Deux tiers d’entre elles estiment avoir eu des difficultés à trouver un remplaçant, et près d’un tiers des collaboratrices libérales ne sont pas remplacées. Les contraintes liées à la gestion d’un cabinet, l’isolement professionnel et les lourdes charges fixes rendent l’aménagement de l’activité particulièrement difficile, surtout chez les trentenaires. Cette situation entraîne souvent une reprise prématurée de l’activité, impactant la santé et l’équilibre personnel.
Des conséquences directes sur les parcours professionnels et l’accès aux soins
L’enquête révèle que 75 % des praticiennes considèrent que le fait de vouloir un enfant interfère avec leur projet professionnel. Plus d’un tiers déclare avoir reporté, voire renoncé à une maternité, par crainte de fragiliser leur installation ou leur carrière. À l’inverse, les hommes interrogés expriment davantage de liberté dans la conciliation entre paternité et activité professionnelle. Face à ces constats, les CDF réclament un dispositif conventionnel complet incluant indemnités journalières, compensation des charges fixes et suspension temporaire des prélèvements Urssaf et CARCDSF. L’objectif est de permettre aux praticiennes de prendre un congé maternité sans compromettre leur cabinet ni leur avenir professionnel.
La maternité n’est pas seulement une question individuelle mais un enjeu de santé publique. La perte d’activité et les contraintes financières freinent l’installation libérale, essentielle au maillage territorial et à l’accès aux soins. Les CDF insistent donc sur la nécessité de mesures structurelles pour garantir l’égalité professionnelle, sécuriser le parcours des praticiennes et préserver la continuité des soins. Un accompagnement renforcé, la reconnaissance du coût réel de la maternité et des solutions concrètes de remplacement sont essentiels pour que la maternité ne reste pas un obstacle à l’épanouissement professionnel.