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Je (re)créé mon cabinet : 3 étapes incontournables pour réussir son installation

 

Que l’on soit jeune dentiste en début de carrière ou un praticien plus expérimenté cherchant à faire évoluer sa pratique, la création de son cabinet est une expérience singulière qui demande une préparation minutieuse et des choix déterminant pour la suite de sa carrière. Quelles sont les phases incontournables de l’élaboration du projet ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ? Indépendentaire vous livre quelques éléments de réponse avec Clément Harel, fondateur de l’agence d’architecture dédiée au cabinet dentaire Wat.

Par la rédaction, publié le 20 juin 2017

Je (re)créé mon cabinet : 3 étapes incontournables pour réussir son installation

Créer son premier cabinet, on commence par en rêver, on l’imagine, on le mûrit plus ou moins longtemps dans son esprit… Et si le cabinet idéal n’existe pas, chaque praticien possédant sa propre vision et ses propres aspirations, il ne reste pas moins un certain nombre de contraintes, de normes et de besoins qui ne peuvent être contournés et encore moins ignorés.

Négliger cette phase de réflexion et de préparation avant de créer son cabinet est le meilleur moyen de se retrouver dans le mur. À ce titre, se faire accompagner par des professionnels est une option à ne surtout pas négliger. « Le but est de guider pour éviter les erreurs et de conseiller quand la création du cabinet n’a pas encore été expérimentée, et pour cause…

Cette mise en œuvre doit être organisée dans une conception en étapes, calées sur l’intervention de différents professionnels : les banquiers, les notaires et les agents immobiliers au moment de l’achat, les architectes, maîtres d’œuvre et les concepteurs pour faire éclore le projet qui est concrétisé et finalisé par les installateurs de matériels, décorateurs, et par la mise en place des derniers détails comme la signalétique », confirme l’architecte d’intérieur Clément Harel, fondateur de WAT architecture & dentaire.

L’important est de savoir tout d’abord vers quelle orientation le praticien positionne son activité : omnipratique, implantologie, esthétique, pédodontie… cette spécialisation de l’exercice induit des espaces et des équipements spécifiques au sein du cabinet. L’environnement global devra également tenir compte de ces choix. Il faut ensuite avancer sur la configuration de travail en salle de soins, en réfléchissant à la présence ou l’absence de meubles dentaires, à leurs positions, au type de fauteuil choisi, au travail à 2 ou 4 mains, etc.

Une installation réussie passe par trois étapes incontournables. Un projet bien pensé en amont se matérialisera toujours mieux. Sans oublier qu’en dehors de nos goûts personnels, l’organisation de l’espace de travail doit toujours avoir pour principal objectif le bien-être, la satisfaction et la santé du patient.

1. Trouver un local ou un terrain : premières difficultés

Penser aux spécificités d’un cabinet dentaire

Trouver le local qui se prête à l’exercice dentaire est la première épreuve à passer. Les normes ERP qui définissent les conditions d’accueil des personnes (accessibilité et sécurité incendie) rendent l’opération d’achat délicate. « Globalement, c’est l’accès du cabinet qui va permettre au praticien de faire son choix : un local en étage sans ascenseur doit être éliminé sans regrets. À l’inverse, il est tout à fait possible de chercher du côté des centres d’affaires et dans les immeubles de plusieurs étages avec ascenseur. Souvent modernes et aux normes, les conditions lumineuses y sont par ailleurs toujours assurées. Cela étant, se pose alors la question des arrivées d’eau et des systèmes de vidange propres au cabinet et qui sont rarement prévus dans des espaces dédiés originellement à des activités de bureau classiques. »

Étudier son marché

Si la physionomie et la disposition du local est importante, il convient également de s’intéresser à son environnement et d’étudier la concurrence : « Je conseille à mes clients de s’adresser aux dépôts dentaires qui ont une bonne connaissance de l’activité du secteur, comme radiographiée. Des départs à la retraite dans le périmètre du cabinet ? Beaucoup de jeunes praticiens sont-ils déjà installés dans la zone ? En réalité, il ne faut pas hésiter à envisager la revente du cabinet. Même si on est encore loin de son inauguration ! », prévient Clément Harel. Prévoir cette éventualité est une bonne manière de préciser son projet et de reposer un peu les pieds sur terre après avoir un peu rêvé.

2. Créer son cabinet et penser les différents espaces

« Un plan d’architecte permet de travailler au plus précis pour établir un état des lieux du projet (espace disponible, position et dimensionnement des ouvertures extérieures, gaines techniques…). Avec cela peuvent arriver un certain nombre de difficultés à résoudre selon les contextes précis de chaque cas individuel comme : peut-on faire passer des tuyaux dans les sous-sols si la percée des dalles est impossible  ?Faut-il penser une estrade pour le passage de ces fluides ? Se posera alors l’accès du cabinet aux PMR (personnes à mobilité réduite) car un niveau devra être franchi, éventuellement à l’aide d’une rampe à faible pente, explique Clément Harel. De la mise en œuvre du cahier des charges du praticien (voir encadré ci-contre) découle l’organisation des espaces, avec la répartition des zonages des salles et la circulation dans la surface, la part la plus créative de conception ».

« Il est primordial de rationaliser l’espace pour optimiser le travail. Il peut s’agir de vouloir réduire les déplacements des assistants en concevant une stérilisation centrale. À la première installation, l’assistanat du praticien est souvent à la charge d’un seul premier salarié dont la présence est tout autant nécessaire en salle de soins, à la stérilisation et à l’accueil dont on peut penser qu’il sera son point central. » Architecte et concepteur enchaînent les passes pour préciser chacun à leur tour le projet de normes d’urbanisme en données techniques dentaires : plus les éléments sont précis, plus l’arrivée de l’équipement est facilitée.

3. Aménager l’intérieur : la dernière ligne droite

Si, et seulement si, les données techniques fournies ont suffisamment été précisées, alors l’aménagement et l’installation des équipements sont d’autant facilités. Cela veut dire que l’architecte a dû être en possession de la liste des équipements implantés et des points techniques. Si l’arrivée par des installateurs et des équipementiers a été prévue, cette seconde mission sera alors facilement emportée : la bonne prise au bon endroit, l’arrivée d’eau, la vidange… la colonne du fauteuil et ses multiples branchements, le scialytique plafonnier ou sur l’unit…

« Tous ces équipements sont indispensables au travail du praticien mais les variantes proposées par les fabricants imposent une réflexion sur la méthode de travail. Si le praticien n’a pas su faire ses choix plus tôt, je propose de la « configuration standard » avec l’ajout de points spécifiques dans le but de prévenir les évolutions du cabinet, pour simplifier la mise en œuvre. Les modifications seront toujours compliquées et représenteront  même avec la meilleure volonté une plus-value qui pèsera lourdement sur le budget. »

Le praticien qui décide de créer son cabinet est désormais averti : les modifications viennent toujours d’un manque de préparation et d’un cahier des charges trop flou… En définissant votre projet dans les moindres détails dès le départ vous mettez un maximum de chances de votre côté pour réussir.