Chirurgiens-dentistes esthétiques : la mise au point de l'Ordre

De plus en plus de praticiens s’affichent comme « chirurgiens-dentistes esthétiques ». Pourtant, cette appellation ne repose sur aucune reconnaissance officielle ni compétence particulière.

Par Violette Pelletier, publié le 30 octobre 2025

Chirurgiens-dentistes esthétiques : la mise au point de l’Ordre

La communication autour de l’esthétique dentaire se multiplie sur les sites et réseaux professionnels. Mais derrière le succès de cette appellation flatteuse, une question de déontologie et de légalité se pose : peut-on réellement se revendiquer « chirurgien-dentiste esthétique » ?

Chirurgiens-dentistes esthétiques : une appellation trompeuse

Dans son éditorial publié dans La Lettre n°225, le Dr Alain Durand, président du Conseil national de l’Ordre des Chirurgiens-dentistes, rappelle que la dentisterie esthétique n’est ni une spécialité, ni une compétence reconnue, ni une qualification officielle. Il précise que l’esthétique est une dimension intrinsèque à la pratique odontologique, intégrée à la réhabilitation fonctionnelle et harmonieuse du sourire.

Selon lui, afficher le titre de « chirurgien-dentiste esthétique » revient à créer une distinction infondée entre praticiens, et à laisser croire à une expertise spécifique. Une telle pratique relève d’une démarche commerciale, contraire au code de déontologie, et expose à des sanctions pour concurrence déloyale. Le président de l’ONCD appelle à la suppression de toute mention de ce type dans les communications professionnelles afin de préserver l’image et la crédibilité de la profession.

Communication et fiscalité : des précautions à prendre

Au-delà de la question déontologique, le président de l’Ordre met également en garde contre les risques fiscaux liés à la qualification d’actes en soins « esthétiques ». En effet, toute intervention relevant de la santé dite esthétique est soumise à la TVA. Redéfinir des actes courants sous cette appellation pourrait entraîner un redressement fiscal, le ministère des Finances surveillant de près ces pratiques.

Le message est clair : la vigilance s’impose dans les communications et la présentation des compétences. La transparence et le respect du cadre légal demeurent essentiels pour maintenir la confiance des patients et garantir l’éthique professionnelle.