Franchise sur les soins dentaires : une mesure qui inquiète les syndicats

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit l’instauration d’une franchise sur les soins dentaires, d’un montant de 4 euros par acte. Cette participation, non remboursée, suscite de vives inquiétudes chez les chirurgiens-dentistes et les représentants de la profession.

Par Violette Pelletier, publié le 06 novembre 2025

Franchise sur les soins dentaires : une mesure qui inquiète les syndicats

Alors que le gouvernement cherche à réduire le déficit de la Sécurité sociale, l’article 18 du PLFSS 2026 propose d’instaurer une franchise sur les soins dentaires. Une mesure perçue par le Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD) comme un frein à l’accès aux soins bucco-dentaires.

Franchise sur les soins dentaires : les contours de la mesure

Prévue dans le cadre du PLFSS 2026, la franchise sur les soins dentaires s’élèverait à 4 euros par acte ou consultation. Entièrement à la charge du patient, cette participation ne serait pas remboursée par l’Assurance maladie ni par les complémentaires santé. Les chirurgiens-dentistes deviendraient responsables de la collecte de ces montants auprès de leurs patients, un rôle qui pourrait générer des confusions sur les sommes dues.

Selon le gouvernement, cette mesure vise à contribuer à l’effort de réduction du déficit de la Sécurité sociale, estimé à plusieurs milliards d’euros. Toutefois, de nombreux professionnels redoutent un effet inverse à long terme avec une augmentation du renoncement aux soins dentaires et un recul de la prévention bucco-dentaire.

Une opposition ferme des chirurgiens-dentistes

Le SFCD a rapidement réagi, demandant la suppression de l’article 18 du PLFSS. Le syndicat souligne le risque d’inégalités accrues dans l’accès aux soins, notamment pour les patients les plus fragiles. Une simple carie, nécessitant plusieurs actes (radio, soin, détartrage), pourrait entraîner un surcoût immédiat pour le patient.

Pour la présidente du SFCD, Nathalie Delphin, cette franchise met en péril la santé bucco-dentaire des Français : elle pourrait détourner les patients des cabinets et retarder la prise en charge de pathologies. Le syndicat appelle à préserver un modèle de soins accessible et à ne pas transférer la charge financière de la Sécurité sociale vers les patients et les praticiens.