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Un rôle important dans la chaîne numérique

Faites mieux connaissance avec les assistantes dentaires : rencontre avec Laura Lust, qui travaille dans un cabinet à Ajaccio.

Par Eleonore Varini, publié le 29 mai 2020

Un rôle important dans la chaîne numérique

Faites mieux connaissance avec l’assistante dentaire qui vous accompagne au quotidien. Dans ce numéro, rencontre avec Laura Lust, qui travaille dans un cabinet à Ajaccio.

Été 2013, Laura Lust termine son BTS SP3S (Services et prestations des secteurs sanitaire et social) à Ajaccio, sa ville natale. Un poste de secrétaire à l’Union mutuelle lui fait de l’œil, elle envoie son CV. Hasard de la vie, on lui propose un autre poste qui, selon le recruteur, lui correspond mieux : assistante dentaire. Cinq ans plus tard, la jeune Corse a pris goût à ce métier auquel elle est à présent formée, et qu’elle exerce désormais dans un cabinet libéral, à l’entrée de la ville qui a vu naître Napoléon Bonaparte.

Le travail en équipe, l’aide et l’assistance à son prochain, Laura les a bien ancrés en elle, c’est même une passion : elle est pompier volontaire depuis l’âge de 18 ans. « Sauver ou périr », est l’une des devises de ce sacerdoce. La jeune assistante n’a donc jamais eu « peur » du sang ni des situations délicates qu’elle a pu rencontrer lors des séances de chirurgie au cabinet.

« Courage et dévouement » : ce sont aussi des qualités que l’on attribue aux soldats du feu. Du courage, il en a fallu à Laura pour reprendre des études à la faculté de Corte, tous les samedis pendant deux ans, afin de suivre la formation d’assistante dentaire, en parallèle de son travail durant la semaine au cabinet du Dr Tony Muzy. Le dévouement, elle en a pour ce praticien grand amateur de nouvelles technologies, qui consacre une grande partie de son activité à l’implantologie.

Pour Laura Lust, qui est attirée par tout ce qui est manuel, c’est donc un bon point. Avant qu’une seconde assistante n’arrive cet automne au cabinet, la jeune femme de 27 ans passait beaucoup de temps à s’occuper du secrétariat et de la comptabilité, alors que ce qu’elle préfère et ce qu’elle priorise, c’est l’assistance au fauteuil – « tout en appréciant la diversité du métier », ou encore le maniement des pinceaux pour teinter les dents. « Je suis partie à Nice et Marseille faire une formation sur le maquillage en 2016 », précise-t-elle.

Au cœur d’une révolution

Le cabinet dans lequel exerce l’Ajaccienne comprend à présent deux fauteuils, trois dentistes, deux assistantes et un prothésiste. Sa particularité, c’est qu’il est ultra-moderne : refait à neuf en 2019, il a entamé sa transition technologique dès 2015, et est notamment équipé de la CFAO, d’une imprimante 3D Lyra et d’un Cerec. Depuis que le cabinet dentaire est passé au tout numérique, les journées « types » de Laura ne ressemblent plus du tout à ce qu’elle a appris à l’école d’assistante dentaire.

« Tout est plus ergonomique, il y un gain de temps important », pointe-t-elle. Elle a intégré le cabinet au moment même où le praticien décidait de se moderniser. « J’ai très vite vu le changement, et cela m’a vraiment plu d’être au cœur de cette révolution », exprime-t-elle. Elle se délecte d’utiliser tous ces nouveaux outils, auxquels elle est formée au fur et à mesure. « Quand on m’a parlé pour la première fois du métier d’assistante dentaire, je n’aurais jamais imaginé que la dentisterie allait autant évoluer… et en si peu de temps ! », s’étonne-t-elle.

Côtés patients aussi, un changement a été ressenti : « Ils sont satisfaits de voir leurs dents se faire usiner par le prothésiste en direct et de pouvoir repartir du cabinet avec leur couronne en un seul rendez-vous, et sans passer par des provisoires. Cela les a surpris et intéressés car nous étions parmi les premiers sur l’île à nous équiper en numérique. Le bouche à oreille a agi… si bien que, désormais, il faut gérer l’attente et les problèmes d’agendas ! », pointe Laura Lust.

N’oublions pas que le cabinet est situé dans une ville ultra-touristique, et qu’en plus des patients locaux, le chirurgien-dentiste a affaire à une patientèle de touristes, souvent non-francophones. Le choix a été fait d’utiliser une plate-forme de rendez-vous web uniquement pour les urgences du week-end, notre assistante dentaire gardant la main sur le planning de la semaine.

Des collaboratrices indispensables

Pour Laura, le rôle des assistantes dentaires est « tout aussi important que celui du dentiste : elles fixent les rendez-vous, préparent les dossiers patients, installent au fauteuil, maquillent, insèrent les blocs dans l’usineuse, font les devis et facturent, commandent le matériel… bref elles sont indispensables ! » D’autant précise-t-elle, que les patients se confient souvent plus facilement aux assistantes. Elle a remarqué que, souvent, les devis sont mieux acceptés quand ils sont reformulés par l’assistante au secrétariat. Enfin, au cours des soins, les patients sont rassurés par sa présence.

Son poste évolue sans cesse : depuis une formation de deux jours sur le PRF (Fibrine riche en plaquette) suivie en début d’année, elle peut effectuer elle-même les prises de sang des patients. Ce procédé se révèle surtout utile lors de la pose d’implant – le PRF permet d’accélérer le temps de cicatrisation et de régénérer la perte osseuse – mais, au cabinet du Dr Muzy, on l’utilise même dans le cas des extractions. « Grâce à cette nouvelle attribution, plus besoin d’appeler un infirmier libéral à chaque prélèvement sanguin », précise Laura Lust, toujours demandeuse de formations, afin d’acquérir de nouveaux savoirs et compétences.

Avant son arrivée, le cabinet subissait un turnover important – « C’est sûr, l’assistant dentaire est un métier difficile, avec une cadence importante, de la pression et de hautes exigences » – Mais rien qui puisse effrayer une jeune femme qui lutte contre des incendies et sauve des vies sur son temps libre ! 

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